Mode sombre

60 000 arbres pour s’adapter aux problèmes d’érosion des sols

Une réalisation proposée par le Syndicat des Eaux et d’Assainissement d’Alsace Moselle (SDEA)

Conception Réseaux Vie locale

Contributeur

Référent :  Hélène PERRIN, Technicienne érosion
Contact : 

helene.perrin@sdea.fr

Descriptif

Le SDEA s’appuie sur des solutions d’adaptation fondées sur la nature (SafN) pour résoudre cette problématique d’érosions des sols, tout en développant des bénéfices pour la biodiversité. Parmi ces solutions encouragées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les aménagements d’hydraulique douce (AHD) sont des Mesures de Rétention Naturelle des Eaux (MNRE) et permettent :
> de laisser les boues se décanter et de favoriser leur sédimentation au droit des parcelles agricoles ;
> de diminuer la vitesse de l’eau et de faciliter son infiltration ;
> d’améliorer la qualité de l’eau en diminuant les apports en terre ;
> de réduire le gonflement des rivières provoquant des inondations.

En plus de lutter contre les coulées d’eaux boueuses, ce projet crée des corridors écologiques et reconstitue une trame verte des paysages (haies en bordure ou dans une parcelle agricole), plus attractifs pour la petite faune. Les plants choisis correspondent à plusieurs espèces ligneuses locales pour obtenir une haie dense au sol.

Les espèces suivantes ont été sélectionnées et doivent être mélangées : cornouiller sanguin, noisetier, viorne obier, viorne lantane, prunellier, épine noire, troène commun, cerisier, érable champêtre, chèvrefeuille des haies et fusain d’Europe. Ces aménagements permettront à la biodiversité de se réapproprier les espaces (apport de nourriture pour la macrofaune et la microfaune, création d’habitats) et limiteront le déclin de certaines espèces. Depuis 2018, ces AHD vivants représentent un linéaire total de 7,41 km et 62 046 arbres plantés.

Le projet vise également à développer une recherche collaborative de solutions en renouant le dialogue entre collectivités, exploitants et citoyens.

 

Thématiques : 
  • Milieux naturels et aquatiques, biodiversité
  • Paysage
  • Grand cycle de l'eau
  • Alimentation territoriale
Échelle : 
  • Territoire

Fiche d'identité

marker  Alsace / Bas-Rhin
Type de territoire : 
  • Inter-territorial
Surface bâtie :  Surface couverte par l’action : 2091 km2
Coût du projet :  Depuis le 01/01/2018, les travaux s’élèvent à 634 992.5 € HT soit 762 254.4€ TTC. Pour réaliser ces aménagements, l’animation liée s’élève à 22 000€/an. L’ensemble est aidé par l’Agence de l’Eau Rhin Meuse à hauteur de 80% (50% pour l’animation).
Partenaires associés :  Agence de l’Eau Rhin Meuse, Chambre d’Agriculture d’Alsace

Distinctions

Concours / récompenses :  Trophées de l'adaptation au changement climatique artisant

Médias

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

La mise en place d’aménagements d’hydraulique douce (solutions fondées sur la nature) a un objectif de réduction des risques climatiques par l’atténuation des impacts dus à la multiplication des phénomènes orageux de plus en plus tôt dans la saison.
Les évènements orageux réguliers et le contexte local augmentent la probabilité des coulées d’eaux boueuses :
– Les cultures de printemps (maïs, betteraves) prédominent la composition du paysage Bas-Rhinois et présentent un couvert végétal peu développé aux mois de mai et juin.
– Les pratiques de labour constituent un élément supplémentaire favorable aux coulées d’eaux boueuses.
– La disparition d’éléments paysagés constituant des obstacles aux écoulements tels que : vergers, ceinture verte autour des villages, haies, bosquets, terrasses au profit de plus grandes parcelles, faciles à exploiter.

L’objectif de l’action du SDEA est de mettre en travers de ces écoulements des aménagements d’hydraulique douce (vivants de préférences) pour :
– freiner ces écoulements pour limiter les dégâts
– laisser la boue décanter
– limiter le gonflement des rivières provoquant des inondations
– améliorer la qualité de l’eau en diminuant les apports en terre

Critère n°2 : INCLUSION

La réussite du projet repose sur la capacité à dialoguer et à impliquer les agriculteurs :
> par une concertation constructive favorisant l’acceptation et la réalisation de nombreux aménagements ;
> par le versement d’une indemnité de perte de surface sur l’emplacement de l’aménagement, soutenue par la Chambre d’agriculture;
> par un suivi des conventions, des paiements et des travaux ;
> par un entretien régulier maintenant les capacités de filtration, d’accueil de la faune et de la réduction de l’impact sur les terres arables.

La stratégie du SDEA, par la mise en place d’un assolement concerté et des aménagements d’hydraulique douce, a permis de faire évoluer les relations fortement dégradées entre les exploitants agricoles et les citoyens sur certaines communes.

La société actuellement orientée vers davantage de prise en compte environnementale joue aussi un rôle dans l’acceptation des haies. Auparavant, la haie n’était pas acceptée, maintenant elle est davantage souhaitée voir même demandée par les exploitants agricoles.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Le SDEA s’est basé sur les éléments techniques et stratégiques développées par la collectivité porteuse de la compétence avant 2016 : le conseil départemental 67 et sur le conseil technique de la Chambre d’Agriculture d’Alsace.

La CAA possède un site expérimental avec l’ensemble des dispositifs d’hydraulique douce qui permet de tester, suivre et valoriser les aménagements les plus pertinents.

Ces deux entités avaient bénéficié d’échange avec l’AREAS (Association Régionale pour l’Etude et l’Amélioration des Sols) du pays de Caux et l’université de Strasbourg par le biais du programme GERIHCO (Gestion des Risques et Histoire des Coulées d’eau boueuse). L’AREAS et GERIHCO ont réalisé de nombreux études et recherches sur les types et le dimensionnement des AHD à développer selon la pente et les risques.

Tous ces éléments ont permis au SDEA de poursuivre la bonne réalisation de la compétence et d’élaborer sa stratégie de lutte contre les coulées d’eaux boueuses.

En matière d’adaptation au changement climatique, la mise en place d’aménagement d’hydraulique douce a eu une conséquence directe sur la diminution de l’impact des orages printaniers réguliers et de petites ampleurs. La création de haies restaure les trames vertes, augmente les surfaces d’habitat naturel et améliore la connexion entre les îlots de biodiversité, tout en luttant contre l’érosion. Le choix d’espèces végétales, variées et locales, évite le développement de maladie et offre un apport de nutrition différente à la faune

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Le processus de gestion adaptative est intégré par :
– La contribution à l’aménagement des bassins versant permettant de pouvoir agir également sur les enjeux « ressources en eau » et milieux aquatiques : amélioration de la qualité des eaux par la limitation du ruissellement, etc.
– L’accompagnement du changement des systèmes agricoles pour les adapter au changement climatique. En plus des AHD, sensibilisation à la couverture des sols, rotation des cultures, agroforesterie, etc.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Ces solutions fondées sur la nature, sont adaptables sur l’ensemble du territoire national à partir du moment où les coulées de boue proviennent des champs et non de massifs montagneux avec de très fortes pentes.

Pour mener à bien cette action, il est primordial qu’elle soit menée par une collectivité territoriale permettant un bon ciblage du territoire et des partenaires à impliquer.
Le SDEA a mis en place le versement d’une indemnité de perte de surface aux agriculteurs afin de faire accepter un maximum d’aménagement d’hydraulique douce pour lutter le plus efficacement possible contre les dommages liés aux évènements.

Certaines collectivités ont choisi de ne pas indemnisé les exploitants mais cela ne leur permet pas de réaliser le plan d’action optimum.
Les délais de mise en place de cette technique peuvent être plus ou moins long selon le gestionnaire de la compétence et ses capacités financières directes.
Il est important de créer des supports administratifs :
– Protocole agricole avec la Chambre d’agriculture (durée d’environ 2 ans)
– Réalisation d’études hydrauliques ou diagnostics agricoles (durée d’environ 1,5 ans)
– Réalisation des travaux : 1 à 2 années.

Le SDEA a créé des fiches explicatives des moyens de lutte contre l’érosion permettant de décliner la méthode sur le territoire national.

About Nina

A student at Sciences Po Paris, enrolled in the Master’s program in Territorial and Urban Strategies, Nina is interested in public policies at the territorial level as well as the challenges of ecological transition.

As part of a student project during her first year of the Master’s program, she worked with the National Housing Agency (Anah) on eco-design in urban renovation. She then took a gap year to gain more professional experience, completing two internships: the first with the City of Paris, where she contributed to the implementation of the first plan to combat energy poverty, and the second with the Paris Urban Planning Agency (Apur), where she worked on the territorialization of public health.

Currently in her second year of the Master’s program, she is beginning an apprenticeship with the association France Villes et Territoires Durables.

 

About Solène

Mission Officer, Working Group, and Projects. Student at the Urban School of Sciences Po Paris, focusing on the ecological transition of cities.

About Quentin

Motivated by climate issues and planetary boundaries, Quentin decided to study land use planning at the Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. His experience in associative field at the Fresque du Climat, helped him to better understand the stakes of the ecological bifurcation. Between his native Haute-Savoie and his home town Rennes, where he gained expertise in mobility and sustainable agriculture, he is now based in Paris to deploy the Sustainable City by France’s territorial workshops throughout the country.

About Alice

After five years’ study at Sciences Po Lyon, with a specialization in territorial transitions, Alice joined Sustainable City by France (France Villes et territoires Durables). She actively contributes to the deployment of the association’s territorial workshops and working groups.
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Currently studying as a second-year Master’s student in International Relations at University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Tara holds a Bachelor’s degree from INALCO, with a double-major in Hindi language, and International relations / Environmental studies. Her work with us is in line with her former experiences at UNESCO and the Ministry of Europe and Foreign Affairs, thus deepening her professional expertise in the field of environmental diplomacy and international cooperation for sustainable development.

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She holds a Master’s degree in Development Economics from the Panthéon-Sorbonne University and is currently studying for a Master’s degree in International Relations and Action Abroad at the same university. She approaches the problems of sustainable cities and territories through these different perspectives and her international experiences.

About Isabelana

Isabelana is a Mexican journalist who holds a Master’s degree in Digital Communication and Data Analysis from the Sorbonne University. She previously worked in communication and press relations in the cultural sector in France and Mexico. Today, she is interested in ecological actions and solutions to preserve the environment and the biodiversity.

About Camille

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With a background in social sciences, art history and architecture, Camille has worked in communication within the VINCI group: from major international projects to La Fabrique de la Cité, a think tank dedicated to urban foresight.

About Alexandra

A geographer by training (Saint Petersburg State University), she started as a geographer and economist at the Academy of Agricultural Economics (Russia), before pursuing her career in France as an administrative and accounting assistant (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

About Marion

Trained in international and European affairs between England and France as part of a double degree at Sciences-Po Lille / University of Kent, Marion started her career in advocacy and institutional relations of non-governmental organisations, in the fair trade sector (Max Havelaar France label). Her experiences are also linked to territories, with a passage in decentralised cooperation at the level of a departmental council.

About Sébastien

Before joining the SCbF team, he held several positions in local government management. From elected official and deputy mayor of his native city Besançon, in charge of university relations and international cooperation, to Director of Economic Development of the City of Pantin, to Chief of staff in Montreuil – where he notably piloted the in-depth redesign of the urban project towards more ecology and sustainable development – he continued his career as Senior Resilience Officer of the City of Paris.
He promotes a holistic and systemic vision of sustainable development and brings his expertise in territorial resilience, ecological and social transition.
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