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VISION

Une réalisation proposée par SUEZ Eau France

Conception Management et gouvernance Réseaux Vie locale

Contributeur

Référent :  Suez Le LYRE
Contact : 

Emmanuelle Oppeneau

Descriptif

Le projet VISION a eu pour objectif de proposer, de tester et d’évaluer différentes solutions de rafraichissement basées sur l’eau en ville pour lutter contre les ilots de chaleur urbain.

Une analyse croisée des besoins des usagers, des contraintes, des ressources disponibles a été réalisée pour produire une méthodologie permettant de cibler, sur un territoire donné, les sites à enjeu où déployer des solutions de rafraichissement en ville.

Un volet sociologique a été développé pour prendre en considération les besoins et des attentes des usagers du territoire face aux vagues de chaleur et proposer des solutions adaptées.

Les suivis réalisés sur sites ont permis de mesurer l’efficacité de différentes solutions en termes de rafraichissement, leurs impacts environnementaux, l’acceptabilité des usagers pour au final proposer un démonstrateur (ilot de fraicheur) multimodal grandeur nature conciliant l’ensemble de ces objectifs.

Thématiques : 
  • Milieux naturels et aquatiques, biodiversité
  • Conduite du changement
  • Suivi de performance / Labels, normes et certificats
  • Grand cycle de l'eau
  • Énergie
  • Santé
Échelle : 
  • Territoire
  • Ville

Fiche d'identité

marker  Nouvelle-Aquitaine / Bordeaux Métropole
Type de territoire : 
  • Métropole
Surface bâtie :  120m2
Coût du projet :  90k€
Maîtrise d'ouvrage :  Eau de Bordeaux Métropole
Maîtrise d'oeuvre :  SUEZ LyRE
Partenaires associés :  Atelier Poli Colin Paysage, E-6

Distinctions

Concours / récompenses :  Lauréat de l’appel à projet « Villes et territoires intelligents pour l’eau » lancé par l’Agence de l’Eau Adour Garonne

Médias

➡Lire article TSM

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Le dispositif a été implanté sur une place de centre-ville (place du marché) qui a été refaite il y a 2 ans, ne permettant pas de désimperméabilisation. Le démonstrateur est donc un aménagement temporaire installé l’espace d’un été (ou plus). Il est utile de pouvoir proposer des solutions d’aménagement urbain dans ce type de contexte où des travaux ne sont pas envisagés(geables).

L’axe du projet était de proposer un démonstrateur conciliant effet rafraichissant et faible impact environnemental.

 

Le démonstrateur d’ilot de fraicheur a été conçu à partir des résultats des suivis réalisés dans un premier temps qui ont démontrés que la solution la plus efficace en terme de rafraichissement avec moindre impact, était de concilier eau et végétal. Un dispositif conçu avec différents modules a été conçu et installé (module arbre, module pergola, module voilage, module kiosque brumisant).

Pour limiter l’impact sur la ressource en eau, les végétaux ont été arrosés avec un système de gouttes à gouttes et l’unique solution de rafraîchissement a été la brumisation. Le système d’alimentation en eau a été programmé en fonction des besoins des plantes, de la pluviométrie, des heures de fonctionnement pour la brumisation). En effet la brumisation est le dispositif utilisant de l’eau le plus économe (comparé à d’autres solutions avec de l’eau). Aucune énergie n’a été utilisée car le système fonctionne uniquement avec la pression du réseau d’eau potable.

Les végétaux utilisés sont d’essences locales issues de la pépinière de la collectivité et ont été réutilisés après l’été pour un projet d’aménagement urbain.

Une analyse ACV a été réalisée en fin de réalisation afin de mesurer l’impact environnemental de la solution. Les résultats de l’ACV ont été comparés à ceux d’autres dispositifs de rafraichissement afin de permettre une évaluation.

L’ilot de fraicheur est une solution low tech modulaire qui a été conçue pour être : facilement fabricable, réparable et recyclable, basé sur des ressources locales à faible consommation énergétique et autonome.

Le dispositif modulaire permet une facilité de transports, il n’y pas d’attache au sol. Les modules étant indépendants, il est possible d’adapter la solution aux projets, à la surface disponible avec une facilité de montage et démontage.

Les modules sont robustes et pérennes.

Le poste le plus impactant est la phase de fabrication en raison des socles en acier des modules. L’identification de matériaux de substitution moins impactant (aciers recyclés en substitution des aciers « neufs ») est prévue pour des installations futures.

La conception a été faite dès le départ pour ne pas avoir besoin d’énergie.

Le dispositif étant low tech, il n’y a pratiquement aucune maintenance : le système d’arrosage est piloté à distance, la palette végétale est choisie pour être faiblement consommatrice en eau et résiliente au changement climatique.

Il est nécessaire de vérifier le bon fonctionnement tout au long de la saison estivale (vérification buses, nettoyage si déchets…)

Critère n°2 : INCLUSION

Une grande enquête en ligne a été réalisée (1000 réponses) pour évaluer la perception des habitants et leurs attentes quant à la problématique des Ilots de Chaleur Urbain. Des observations et des micros-trottoirs ont été réalisés sur des sites déjà aménagés (jeux d’eau, fontaines, brumisateurs…) pour récolter l’avis des usagers et y apporter des éléments de réponse.

L’étape de co-conception de l’ilot de fraicheur n’a pas pu avoir lieu en raison du COVID (le démonstrateur a été conçu printemps 2020 et installé de juillet à septembre 2020)

L’ilot de fraicheur a été utilisé selon les rythmes de vie de la place : les jours de marché, pour des squats nocturnes par les jeunes du quartier, comme lieu de rendez-vous entre familles pour les goûters de fin d’après-midi.

Il a été fréquenté par tous les types de riverains mais davantage par les habitant.e.s du quartier, les femmes, les personnes âgées, les usagers du marché.

Il a été surinvesti par les femmes : adolescentes les jours de marché, mères de familles, mères allaitantes, femmes âgées, femmes voilées qui utilisent volontiers le kiosque.

Apporter de la fraicheur en ville, c’est aussi participer à rendre les espaces publics plus inclusifs,

qui réunissent toutes les sensibilités, et favorisent la mixité sociale et générationnelle. Et surtout, cet espace autorise, invite les profils minoritaires à profiter davantage de l’espace public où il s’implante : les femmes, jeunes, mères, enfants en bas-âges, etc.

De plus, si l’îlot de fraicheur fut réfléchi et conçu initialement comme un espace à traverser, comme

un espace de déambulation, les observations ont démontré une appropriation sociale strictement à

l’opposé. Les utilisateurs de l’ilot en ont fait, au contraire, un lieu de repos et d’apaisement, idéal après s’être mêlé à la foule bruyante et oppressante du marché. Les utilisateur/trice.s utilisent l’îlot de fraicheur pour marquer une halte à l’ombre des arbres pendant plusieurs minutes. C’est aussi devenu un lieu d’attente, de RDV, et un endroit pour bavarder entre voisins. Il permet aussi de faire patienter les enfants ou de leur proposer de se dépenser un peu, de jouer en sécurité au sein de cet espace protégé par les arbres et la pergola.

L’Ilot de Fraîcheur Urbain prend soin d’une population qui, dans ces quartiers populaires, peine à trouver des lieux dans l’espace public qui leurs sont adaptés. Souvent suréquipés d’espaces sportifs à destination des jeunes hommes (city stade, paniers de baskets…), financés grâce à des dispositifs politiques de la ville qui cherchent avant tout à sécuriser et apaiser les espaces publics.

L’ilot de fraicheur fut reçu avec beaucoup d’enthousiasme par les usagers immédiatement et spontanément. Pour les habitants et usagers, c’est un vecteur d’embellissement de la place, qui gagne en confort. L’îlot de fraicheur invite à y séjourner plus longtemps, avec des enfants, et non plus seulement ne faire que de la traverser ou venir exclusivement y faire son marché.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Les vagues de chaleur, L’augmentation de leur fréquence et de leur intensité, font désormais partie du paysage estival chaque année. Outre le risque pour la santé humaine associé à ces

pics de température, ceux-ci génèrent dans le quotidien un inconfort notable, persistant, et désormais récurrent.  Face aux questionnements autour de la chaleur en ville, l’Eau de Bordeaux Métropole a souhaité lancer le projet VISION pour étudier comment l’eau dans la ville peut être source de rafraichissement dans un contexte de changement climatique et de raréfaction de la ressource.

Il s’inscrit dans la volonté de la métropole bordelaise d’adapter son territoire dans un contexte de changement climatique afin d’évoluer vers une métropole à haute qualité de vie.

Comment utiliser l’eau publique pour rafraichir dans ce contexte ?

 

D’autre part, certaines manifestations spontanées détournent les ressources en eau potable. La plus connue d’entre elle est le street-pooling qui consiste à ouvrir sans autorisation les hydrants (i.e. les bouches-incendie) pour profiter de la fraicheur produite par l’eau ainsi détournée. Ces comportements occasionnent un gaspillage de la ressource en eau et peuvent s’avérer dangereux pour les populations (blessures liées à la pression, électrocution avec les réseaux à proximité, perte de pression dans le réseau incendie…).

Il est nécessaire de pouvoir proposer dans ces quartiers des solutions adaptées permettant aux habitants de se rafraichir sans mettre en péril la ressource.

Différents éléments peuvent être abordés :

  • Le projet dans sa globalité a été suivi par la direction de l’eau et la direction développement durable de la Métropole, ce qui a permis de traiter le sujet de façon transversale ;
  • Le démonstrateur d’ilot de fraicheur sur Cenon a été intégré dans la politique de développement de la ville dans le cadre du volet innovation de la labellisation ‘ville fleurie’
  • Les végétaux introduits pour le démonstrateur ont été réutilisés pour l’aménagement des espaces verts d’un projet urbain de la Métropole.
  • La réalisation d’un atelier « Quel rafraîchissement dans l’espace urbain pour l’avenir ? » (permettant de réunir différents services de la Métropole sur les questions ‘Quel climat pour 2050 ?’, ‘Comment seront rafraichies les métropoles en 2050’ ?, ‘Quelle est la place de l’eau dans ces solutions et les stratégies à mettre en place ?) a été une réelle opportunité pour briser le travail en silo sur le territoire.

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

  • Le démonstrateur a été implanté juste à côté du centre social et culturel. A ce titre il a été utilisé par les animateurs de centre aérés comme espace ludique pour des activités en lien avec l’eau et la ressource en eau.
  • Dans une démarche d’insertion sociale et professionnelle, il serait tout à fait envisageable que les jeunes du quartier, puisse participer à l’installation physique des équipements. Ils pourraient également être impliqués dans son entretien et jouer un rôle de médiateur plutôt que de simple consommateur.

Le projet a permis de développer le concept d’ilots de fraicheurs modulables qui peuvent être implantés de façon temporaire sur des secteurs à enjeux pour apporter fraicheur aux habitants et aux usagers, ceci avec un moindre impact environnemental. L’ilot de fraîcheur est conçu en favorisant la low tech, est éco-conçu et accessible PMR. La conception modulaire permet, comme un lego, de pouvoir choisir différents modules et de l’agencer selon les besoins, la forme et l’espace disponible.

Un atelier a été organisé afin de consulter les acteurs du territoire sur le sujet « Quel rafraîchissement dans l’espace urbain pour l’avenir ? ». Pour la 1ère fois, étaient réunis dans une même salle pour réfléchir à une même problématique de façon transversale, les services de l’eau, du développement durable, de l’urbanisme et des espaces vert de la Métropole.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

La méthodologie pour identifier les zones à enjeu et caractériser des ilots de chaleur urbain, pour proposer des solutions de rafraîchissement basés sur l’utilisation de l’eau et adaptées à la typologie des secteurs, est réplicable. La méthodologie a été utilisée sur Avignon, Créteil, Tremblay en France.

Un ciblage plus précis pour prendre en compte les contraintes locales en terme d’installation sur un espace public est à prendre en considération. Ainsi que la concertation pour la participation à la co-construction avec les citoyens.

Le partenaire ‘Atelier Poli Colin paysage’ qui a réalisé la conception de l’ilot de fraîcheur pour le projet, a développé une gamme avec une marque associée (TINY Park) pour proposer ce type d’aménagement à d’autres collectivités en France : (https://www.tinypark.fr/

Les documents de synthèse du projet sont disponibles (https://www.suez.fr/fr-fr/references/projet-vision). Le rapport de synthèse a été conçu sous forme de guide pour les collectivités et un webinaire de restitution a eu lieu en mai 2021.

A propos de Solène Martin

Chargée de Mission, Groupe de Travail et Travaux. Étudiante à l’École Urbaine de Sciences Po Paris sur la transition écologique des villes.

A propos de Quentin Guillemot

Animé par les questions climatiques et les autres limites planétaires, Quentin se dirige vers un parcours sur l’aménagement du territoire à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Son expérience dans les milieux associatifs, notamment à la Fresque du Climat, l’aident à mieux saisir les enjeux de la bifurcation écologique. Entre sa Haute-Savoie natale et sa ville de cœur, Rennes, où il a gagné en compétence sur les sujets de la mobilité et de l’agriculture durable, il pose aujourd’hui ses valises à Paris pour déployer les ateliers territoriaux de France Villes et territoires Durables dans tout le territoire. 

A propos de Tara Goodwin

Diplômée d’une Licence de l’INALCO (Langues’O) en langue Hindi et bi-cursus Relations internationales – Humanités environnementales, Tara est actuellement étudiante en alternance du Master 2 Relations Internationales et Action à l’Étranger de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses missions chez France Villes et territoires Durables s’inscrivent dans la lignée de ses expériences à l’UNESCO et au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, contribuant ainsi à son insertion professionnelle dans le domaine de la diplomatie environnementale et de la coopération internationale pour le développement.

A propos d'Isabelana Noguez

Diplômée du Master en Communication Numérique et Analyse de Données à la Sorbonne Nouvelle, Isabelana est une journaliste mexicaine. Elle a travaillé précédemment dans la communication et les relations presse dans le secteur culturel en France et au Mexique. Aujourd’hui, elle s’intéresse aux enjeux écologiques et aux actions et solutions pour préserver l’environnement et la biodiversité.

A propos de Marion Gonzales

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Elle est aujourd’hui responsable de la communication et des affaires internationales de l’association.

A propos de Camille Waintrop-Boyon

Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine.
Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

A propos de Sébastien Maire

Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.
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