Tour Watt : Répondre aux défis du XXIème siècle
Une réalisation proposée par SNCF Immobilier
Contributeur
charlotte.girerd@sncf.fr
Descriptif
Filiale de SNCF Immobilier, ICF Habitat Novedis a initié en 2015 la requalification de la tour Watt qui était un ancien foyer de 16 étages construit dans les années 70, destiné au personnel roulant de la Gare de Lyon, de la Gare d’Austerlitz et de la Gare de Bercy-Bourgogne-Pays d’Auvergne.
Une opération de restructuration complète, de surélévation et de requalification, en plein cœur du 13ème arrondissement et de la ZAC Paris Rive Gauche.
Cette opération combine plusieurs prouesses techniques dont l’extension bois sur 8 niveaux en façade d’immeuble et la surélévation bois de trois niveaux en toiture qui sont une première en Europe.
Pour l’insérer dans le tissu urbain de la nouvelle ZAC Paris Rive Gauche et adapter son offre patrimoniale au besoin grandissant de petits logements à Paris pour, entre autres, les salariés SNCF, une complète restructuration a été réalisée pour transformer à la fois l’image, la vocation, l’empreinte environnementale et le fonctionnement de l’immeuble :
- les trois premiers niveaux du bâtiment sont désormais dédiés à des activités commerciales et de bureau et sont ouverts sur la rue Watt grâce à une extension à RDC,
- l’accès aux logements est retourné : il se fait depuis la nouvelle rue Louise Bourgeois, pour une meilleure prise avec le fonctionnement et la vie du quartier,
- l’enveloppe du bâtiment est épaissie sur huit niveaux et sa hauteur est augmentée avec l’ajout de trois niveaux en bois, pour accroître l’offre de logements sans alourdir le bâtiment,
- la structure interne est entièrement modifiée pour transformer des chambres de foyer en 173 studios modernes et fonctionnels relevant du PLI.
Le travail sur la performance énergétique permet de reclasser la catégorie énergétique des logements de E à B.
- Rénovation / Réhabilitation
- Qualité du logement
- Énergie
- Commerces
- Renforcement du lien social et de la solidarité
- Bâtiment
Fiche d'identité
- Métropole
Distinctions
Médias
Évaluation du projet*
sur la base du déclaratif du contributeur
Critère n°1 : SOBRIÉTÉ
Ce projet se fait à consommation nulle de foncier puisqu’il s’agit de réemployer et transformer un foncier et un bâtiment déjà existants.
Cette sobriété foncière se double d’une densification d’occupation grâce à l’extension et à la surélévation bois, ce qui permet de loger un plus grand nombre de personnes et l’apport d’une mixité d’usages avec l’intégration en niveaux bas de locaux d’activités et de commerces sur rue.
Le fait même de réutiliser un bâtiment existant de cette ampleur plutôt que de le démolir permet de réduire drastiquement la consommation de matériaux nécessaire au projet, en particulier de béton de structure.
Par ailleurs, ce projet se caractérise par l’utilisation du bois pour l’épaississement et la surélévation du bâtiment. Enfin, l’apport en façade d’une peau isolante en métal déployé permets d’apporter de l’isolation supplémentaire ainsi qu’un changement esthétique de la tour tout en réduisant la quantité de matériaux utilisé.
Pour améliorer les bilans énergétiques et GES du projet, nous avons procédé à une amélioration majeure des consommations énergétiques, notamment par l’isolation par l’extérieur du bâtiment, le raccord au CPCU ou encore un changement complet du système de chauffage et d’électricité du bâtiment.
Ceci a permis de faire passer la performance énergétique des logements E à B.
Le projet tend à la neutralité carbone.
Oui. Le choix a été fait que le futur propriétaire et gestionnaire de la tour Watt sera ICF Habitat La Sablière, bailleur social de SNCF Immobilier en Ile-de-France.
Ce choix permet ainsi de nous assurer que la maintenance et l’entretien du bâtiment continueront à l’avenir de répondre à la politique de développement durable du Groupe ICF Habitat, que vous pouvez retrouver ici : https://www.icfhabitat.fr/groupe/notre-demarche-developpement-durable
Critère n°2 : INCLUSION
C’est la première opération d’aménagement à avoir appliqué à la lettre la Charte de la concertation du Ministère de l’Environnement (juillet 1996). Un Comité permanent de concertation existe depuis avril 1997. Il fonctionne sur la base de groupes de travail thématiques et réunit aux côtés de l’aménageur et de la Ville de Paris, plusieurs associations locales. Il dispose d’un budget de fonctionnement autonome. Ce comité est unique en France. Depuis 2001, un processus d’élargissement de la concertation a été mis en place avec notamment l’ensemble des partenaires institutionnels et économiques du site.
Le projet contribue à la fois à la mixité sociale et à la mixité fonctionnelle.
Mixité sociale :
– Les 174 logements du bâtiment s’inscrivent complètement dans une logique de mixité sociale, car sur le nombre total de logements, XX relèvent du PLI et XX relèvent des loyers libres du secteur.
Mixité fonctionnelle :
– De nouveaux usages de commerce et de locaux activités sont accueillis sur 800 m² dans les niveaux inférieurs, qui permettront ainsi de créer un lien entre la partie haute du quartier (rue Louise Bourgeois) et la partie basse (rues Watt et du Loiret) afin de dynamiser l’ensemble.
A la fermeture du foyer Parme et pendant 2 ans avant la mise en chantier opérationnelle, le bâtiment a accueilli de l’hébergement d’urgence géré en partenariat avec l’association Aurore, avec qui le Groupe ICF Habitat a collaboré sur de nombreux autres projets d’hébergement d’urgence dans Paris.
Le projet redonne de l’attractivité à ce secteur enclavé du 13ème arrdt bordé par le faisceau ferroviaire et le boulevard des Maréchaux.
Grâce aux travaux, la tour a été désamiantée et dotée de terrasses avec une vue panoramique sur Paris et d’une salle de sport au dernier étage.
La transformation des 126 chambres et 56 studios initiaux en 175 logements indépendants dont 174 logements en T1 et 1 logement en T2 offre un nouveau confort d’usage sans comparaison avec ce qui précédait.
Les premiers habitants arriveront cet été.
Critère n°3 : RÉSILIENCE
Le projet s’intègre complètement dans le Plan climat de la ville de Paris et dans la règlementation de la ZAC Paris Rive Gauche où ces analyses locales ont été au cœur de la démarche.
Ces réflexions ont été menées par l’aménageur dans le cadre de la ZAC Paris Rive Gauche dans lequel notre projet s’inscrit.
Critère n°4 : CRÉATIVITÉ
Tout d’abord le projet contribue au développement de la Filière bois et démontre les qualités de ce matériau pour des modifications d’épaisseur et de hauteur de bâtiment sans alourdir le bâtiment ni modifier sa structure initiale et en réduisant les nuisances de chantier (proximité école).
Les locaux de commerce et d’activités permettront d’accueillir des activités économiques au sein d’un quartier de logement à forte composition sociale (QPV).
Plusieurs innovations ont été mobilisés :
– innovation sociale avec logement d’urgence temporaire pendant 2 ans
– Epaississement et surélévation en bois sans reprise de structure
– Conception architecturale : retournement du bâtiment avec création d’un hall spécifique pour les logements sur la rue Louise Bourgeois (dessus de dalle à 6 m de la voirie classique) et ouverture du bâtiment sur la rue Watt avec excroissance du socle permettant accueillir nouvelles fonctions commerciales et tertiaires
– une gestion de la vacance intelligente avant le démarrage du chantier
– déploiement en façade d’une nouvelle peau isolante et légère en résille de métal déployé qui permet de modifier l’allure globale du bâtiment avec un apport réduit de nouveaux matériaux
Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ
Six aspects nous semblent réplicables :
– une gestion intelligente et solidaire de la vacance (logement d’urgence),
– la réutilisation d’une tour des 30 glorieuses plutôt que sa démolition,
– l’utilisation du bois pour épaissir et surélever le bâtiment sans toucher la structure,
– l’utilisation d’une résille métallique pour redonner une allure au bâtiment en consommant peu de matériaux,
– la diversification fonctionnelle avec de nouveaux usages autres que le logement dans le socle,
– et une offre résidentielle adaptée aux nouvelles attentes en matière de logement, en particulier pour les salariés « essentiels » tels que ceux des services de transports devant être logés en cœur de métropole à des prix accessibles.