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Téléphérique urbain sur 1 300 mètres à la Réunion

Conception Économie durable Réseaux Vie locale

Contributeur

Référent :  Rémi CHAUVEINC et Mikael NACIVET
Contact : 

remi.chauveinc@suez.com
mikael.nacivet@cinor.re

Descriptif

En raison de l’urbanisation du secteur de La Montagne et de la nécessité de mieux raccorder ses habitants avec le reste de la ville, la CINOR propose un nouveau moyen de transport collectif : un téléphérique urbain sur 1 300 mètres reliant deux stations et connecté au réseau de transport public de bus et au futur réseau régional de transport qui doit emprunter le Boulevard sud entre l’est et l’ouest de la ville de Saint-Denis.

 

L’objectif de la CINOR est d’améliorer les temps de parcours, de créer une alternative performante à la route (la RD41, route en lacets, fréquentée par 14 000 véhicules par jour) soumise aux aléas naturels et de préserver au maximum l’environnement. Il s’agit à la fois de faciliter l’accès à la Ville au plus grand nombre mais aussi d’offrir au plateau de la Montagne de nouvelles opportunités de développement urbain, économique et touristique. Au-delà̀ de l’infrastructure propre au téléphérique urbain, le projet intègre la construction d’un parking relai de 5 étages, un pôle bus abrité, une consigne vélo sécurisée, des accès piétons facilités, et un belvédère offrant une vue exceptionnelle sur tout le nord de l’île de la Réunion.

Thématiques : 
  • Ingénierie systémique
  • Économie circulaire
  • Transport de personnes
  • Culture et loisirs
  • Patrimoine
  • Commerces
Échelle : 
  • Quartier

Fiche d'identité

marker  La Réunion / Saint Denis
Type de territoire : 
  • Métropole
Date de livraison :  30/11/2023
Surface bâtie :  15 750 m²
Coût du projet :  40 M€ hors frais maîtrise d’ouvrage, foncier…
Maîtrise d'ouvrage :  CINOR mikael.nacivet@cinor.re
Maîtrise d'oeuvre :  SUEZ Consulting, TT Architecte helene.louvet@suez.com
Partenaires associés :  MND et Bartholet (système téléphérique), • SBTPC SOGEA Réunion (constructeur) • EGIS, SODIAC, TIM, AEI, BIOTOPE (AMO)

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Le projet s’insère sur deux parcelles :

– Station La Vigie : la station s’insère dans le massif montagneux, en limitant les emprises par la superposition des usages : pôle bus au RDC, P+R sur 5 niveaux, station téléphérique en belvédère. Les impacts d’artificialisation sont compensés par des mesures de rétention des eaux de pluie permettant de réduire le rejet actuel de la parcelle, et par une végétalisation de 70% de la surface du belvédère (toiture végétalisée composée de 60% de surface de plantation dédiée aux arbustes et herbacées avec une épaisseur de 30-40 cm de substrat et 40% restants dédiés à la plantation d’arbres avec une épaisseur de 80-90 cm de substrat.

– Station l’Hôpital : l’aménagement désimperméabilise une parcelle déjà aménagée, et réduit les rejets d’eaux pluviales en sortie de parcelle.

Pas d’analyse ACV menée à notre connaissance (peut-être dans le cadre des dossiers réglementaires portés par l’AMO ?).

Matériaux issus d’une consommation responsable :- Graves et enrobés de voirie issus de recyclages de matériaux de démolitions, pour une revalorisation de 6 600 T de matériaux (évitant autant d’extraction de brut de carrières) ;
– Utilisations de bois locaux (cryptoméria) dans les façades et mobiliers urbains, comme matière d’insertion dans le paysage local ;
– Utilisation d’une palette végétale composée d’espèces endémiques végétalisant les abords, les toitures et les façades des bâtiments du projet.

Une installation photovoltaïque de 600m² est installée sur les toitures de la station motrice.
Par ailleurs, un système de récupération de l’énergie cinétique liée à l’utilisation pendulaire de l’installation (le matin les cabines chargées descendent, et remontent chargées le soir), est à l’étude.
La puissance ainsi produite, couplée à des batteries et supercapacités, permet à l’installation d’être neutre en énergie (énergie produite = énergie dépensée par la ligne sur l’année).

Fonctionnement : transport très décarboné
Entretien limité
Maintenance de pièces courantes.

Critère n°2 : INCLUSION

Le projet a fait l’objet :
– D’une concertation publique (septembre – décembre 2017), organisée par un groupement de communication-concertation expérimenté, ayant fait l’objet de plusieurs réunions d’information et d’échange, ayant donné lieu à un bilan (1139 propositions reccueillies) établi selon la méthode du débat public
– D’une adhésion par le MOA à la charte nationale de la participation du public en juin 2017.

Un comité des partenaires (Région, Département, Citalis, Rectorat, CHU, Gendarmerie, EDF…) est mis en place pour suivre ces engagements.

Le projet est accessible à tous les publics (PMR notamment), sur les accès aux stations, comme durant le trajet (cabine accessible).

Le téléphérique urbain sera un atout pour l’activité économique en pied de stations et pour l’emploi, en demandant à l’opérateur (constructeur et exploitant) de mettre en œuvre la clause d’insertion pour la phase chantier et de favoriser les compétences locales pour les emplois générés par l’installation (maintenance, accueil, assistance aux voyageurs…).
Le mode de gestion du téléphérique urbain va permettre à la CINOR de veiller au respect des engagements de l’opérateur qui sera choisi.

Projet non construit à ce jour.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Le contexte local de la Réunion est marqué par de nombreux aléas liés au climat : cyclones, glissement de terrain, inondations importantes. Le projet a été élaboré en intégrant ces contraintes en construction comme en exploitation, afin de limiter la vulnérabilité de l’installation.

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Le projet prévoit la création d’emplois pour l’exploitation du téléphérique. Une clause d’insertion pour la phase chantier permettra également de promouvoir l’accès à l’emploi pour des publics qui en sont plus éloignés.

Par ailleurs, un espace de 300 m² couvert au niveau du belvédère sera proposé pour le développement d’activités « foraines » locales : petit marché d’artisanat, restauration type « food truck », évènementiel.

La zone sera ainsi l’occasion de dynamiser le secteur, grâce à un emplacement attractif offrant une vue exceptionnelle sur tout le Nord de l’île.

Innovations techniques :
– Favoriser les matériaux issus de recyclage et de filières locales
– Innovation par la récupération d’énergie liée au poids de la cabine qui descend (première mondiale)
– Augmentation de la vitesse commerciale de la ligne, liée à l’absence de pylône intermédiaire.
– Survol d’un espace boisé classé et analyse incendie fine permettant d’éviter de raser la végétation (simple entretien à sa hauteur « naturelle »).

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Dernier critère : potentiel de réplicabilité ?

Le projet est-il réplicable ailleurs ? Est-il déjà documenté dans cet objectif (guides et informations techniques, cahiers des charges, évaluations, etc.) ? A-t-il déjà été répliqué ?

Le projet est réplicable dans son concept et sa démarche, tant sur des techniques utilisées (récupération d’énergie, bilan énergétique neutre, augmentation de la vitesse commerciale…) que sur des retours d’expérience (analyse incendie sous la ligne en milieu urbain et forestier).
Il n’est toutefois pas duplicable en l’état étant donné la technicité de l’installation et l’adaptation nécessaire au site et aux contraintes physiques.

 

A propos de Solène Martin

Chargée de Mission, Groupe de Travail et Travaux. Étudiante à l’École Urbaine de Sciences Po Paris sur la transition écologique des villes.

A propos de Quentin Guillemot

Animé par les questions climatiques et les autres limites planétaires, Quentin se dirige vers un parcours sur l’aménagement du territoire à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Son expérience dans les milieux associatifs, notamment à la Fresque du Climat, l’aident à mieux saisir les enjeux de la bifurcation écologique. Entre sa Haute-Savoie natale et sa ville de cœur, Rennes, où il a gagné en compétence sur les sujets de la mobilité et de l’agriculture durable, il pose aujourd’hui ses valises à Paris pour déployer les ateliers territoriaux de France Villes et territoires Durables dans tout le territoire. 

A propos de Tara Goodwin

Diplômée d’une Licence de l’INALCO (Langues’O) en langue Hindi et bi-cursus Relations internationales – Humanités environnementales, Tara est actuellement étudiante en alternance du Master 2 Relations Internationales et Action à l’Étranger de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses missions chez France Villes et territoires Durables s’inscrivent dans la lignée de ses expériences à l’UNESCO et au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, contribuant ainsi à son insertion professionnelle dans le domaine de la diplomatie environnementale et de la coopération internationale pour le développement.

A propos d'Isabelana Noguez

Diplômée du Master en Communication Numérique et Analyse de Données à la Sorbonne Nouvelle, Isabelana est une journaliste mexicaine. Elle a travaillé précédemment dans la communication et les relations presse dans le secteur culturel en France et au Mexique. Aujourd’hui, elle s’intéresse aux enjeux écologiques et aux actions et solutions pour préserver l’environnement et la biodiversité.

A propos de Marion Gonzales

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Elle est aujourd’hui responsable de la communication et des affaires internationales de l’association.

A propos de Camille Waintrop-Boyon

Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine.
Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

A propos de Sébastien Maire

Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.
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