Téléphérique urbain sur 1 300 mètres à la Réunion
Contributeur
remi.chauveinc@suez.com
mikael.nacivet@cinor.re
Descriptif
En raison de l’urbanisation du secteur de La Montagne et de la nécessité de mieux raccorder ses habitants avec le reste de la ville, la CINOR propose un nouveau moyen de transport collectif : un téléphérique urbain sur 1 300 mètres reliant deux stations et connecté au réseau de transport public de bus et au futur réseau régional de transport qui doit emprunter le Boulevard sud entre l’est et l’ouest de la ville de Saint-Denis.
L’objectif de la CINOR est d’améliorer les temps de parcours, de créer une alternative performante à la route (la RD41, route en lacets, fréquentée par 14 000 véhicules par jour) soumise aux aléas naturels et de préserver au maximum l’environnement. Il s’agit à la fois de faciliter l’accès à la Ville au plus grand nombre mais aussi d’offrir au plateau de la Montagne de nouvelles opportunités de développement urbain, économique et touristique. Au-delà̀ de l’infrastructure propre au téléphérique urbain, le projet intègre la construction d’un parking relai de 5 étages, un pôle bus abrité, une consigne vélo sécurisée, des accès piétons facilités, et un belvédère offrant une vue exceptionnelle sur tout le nord de l’île de la Réunion.
- Ingénierie systémique
- Économie circulaire
- Transport de personnes
- Culture et loisirs
- Patrimoine
- Commerces
- Quartier
Fiche d'identité
- Métropole
Évaluation du projet*
sur la base du déclaratif du contributeur
Critère n°1 : SOBRIÉTÉ
Le projet s’insère sur deux parcelles :
– Station La Vigie : la station s’insère dans le massif montagneux, en limitant les emprises par la superposition des usages : pôle bus au RDC, P+R sur 5 niveaux, station téléphérique en belvédère. Les impacts d’artificialisation sont compensés par des mesures de rétention des eaux de pluie permettant de réduire le rejet actuel de la parcelle, et par une végétalisation de 70% de la surface du belvédère (toiture végétalisée composée de 60% de surface de plantation dédiée aux arbustes et herbacées avec une épaisseur de 30-40 cm de substrat et 40% restants dédiés à la plantation d’arbres avec une épaisseur de 80-90 cm de substrat.
– Station l’Hôpital : l’aménagement désimperméabilise une parcelle déjà aménagée, et réduit les rejets d’eaux pluviales en sortie de parcelle.
Pas d’analyse ACV menée à notre connaissance (peut-être dans le cadre des dossiers réglementaires portés par l’AMO ?).
Matériaux issus d’une consommation responsable :- Graves et enrobés de voirie issus de recyclages de matériaux de démolitions, pour une revalorisation de 6 600 T de matériaux (évitant autant d’extraction de brut de carrières) ;
– Utilisations de bois locaux (cryptoméria) dans les façades et mobiliers urbains, comme matière d’insertion dans le paysage local ;
– Utilisation d’une palette végétale composée d’espèces endémiques végétalisant les abords, les toitures et les façades des bâtiments du projet.
Une installation photovoltaïque de 600m² est installée sur les toitures de la station motrice.
Par ailleurs, un système de récupération de l’énergie cinétique liée à l’utilisation pendulaire de l’installation (le matin les cabines chargées descendent, et remontent chargées le soir), est à l’étude.
La puissance ainsi produite, couplée à des batteries et supercapacités, permet à l’installation d’être neutre en énergie (énergie produite = énergie dépensée par la ligne sur l’année).
Fonctionnement : transport très décarboné
Entretien limité
Maintenance de pièces courantes.
Critère n°2 : INCLUSION
Le projet a fait l’objet :
– D’une concertation publique (septembre – décembre 2017), organisée par un groupement de communication-concertation expérimenté, ayant fait l’objet de plusieurs réunions d’information et d’échange, ayant donné lieu à un bilan (1139 propositions reccueillies) établi selon la méthode du débat public
– D’une adhésion par le MOA à la charte nationale de la participation du public en juin 2017.
Un comité des partenaires (Région, Département, Citalis, Rectorat, CHU, Gendarmerie, EDF…) est mis en place pour suivre ces engagements.
Le projet est accessible à tous les publics (PMR notamment), sur les accès aux stations, comme durant le trajet (cabine accessible).
Le téléphérique urbain sera un atout pour l’activité économique en pied de stations et pour l’emploi, en demandant à l’opérateur (constructeur et exploitant) de mettre en œuvre la clause d’insertion pour la phase chantier et de favoriser les compétences locales pour les emplois générés par l’installation (maintenance, accueil, assistance aux voyageurs…).
Le mode de gestion du téléphérique urbain va permettre à la CINOR de veiller au respect des engagements de l’opérateur qui sera choisi.
Projet non construit à ce jour.
Critère n°3 : RÉSILIENCE
Le contexte local de la Réunion est marqué par de nombreux aléas liés au climat : cyclones, glissement de terrain, inondations importantes. Le projet a été élaboré en intégrant ces contraintes en construction comme en exploitation, afin de limiter la vulnérabilité de l’installation.
Critère n°4 : CRÉATIVITÉ
Le projet prévoit la création d’emplois pour l’exploitation du téléphérique. Une clause d’insertion pour la phase chantier permettra également de promouvoir l’accès à l’emploi pour des publics qui en sont plus éloignés.
Par ailleurs, un espace de 300 m² couvert au niveau du belvédère sera proposé pour le développement d’activités « foraines » locales : petit marché d’artisanat, restauration type « food truck », évènementiel.
La zone sera ainsi l’occasion de dynamiser le secteur, grâce à un emplacement attractif offrant une vue exceptionnelle sur tout le Nord de l’île.
Innovations techniques :
– Favoriser les matériaux issus de recyclage et de filières locales
– Innovation par la récupération d’énergie liée au poids de la cabine qui descend (première mondiale)
– Augmentation de la vitesse commerciale de la ligne, liée à l’absence de pylône intermédiaire.
– Survol d’un espace boisé classé et analyse incendie fine permettant d’éviter de raser la végétation (simple entretien à sa hauteur « naturelle »).
Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ
Dernier critère : potentiel de réplicabilité ?
Le projet est-il réplicable ailleurs ? Est-il déjà documenté dans cet objectif (guides et informations techniques, cahiers des charges, évaluations, etc.) ? A-t-il déjà été répliqué ?
Le projet est réplicable dans son concept et sa démarche, tant sur des techniques utilisées (récupération d’énergie, bilan énergétique neutre, augmentation de la vitesse commerciale…) que sur des retours d’expérience (analyse incendie sous la ligne en milieu urbain et forestier).
Il n’est toutefois pas duplicable en l’état étant donné la technicité de l’installation et l’adaptation nécessaire au site et aux contraintes physiques.