Restauration écomorphologique du delta de la Dranse
Une réalisation proposée par Syndicat d’Aménagement du Chablais (SIAC)
Contributeur
Action RIVIERES - SIAC action-rivieres@siac-chablais.fr
Descriptif
Le périmètre des travaux se situe en Haute-Savoie, sur le plus important delta des affluents du Lac Léman. L’ensemble du périmètre de la zone historique du delta de la Dranse subit une très forte pression d’urbanisation liée au développement d’industries, aux activités touristiques et zones résidentielles. Celle-ci se traduit par :
- La réduction de l’espace de bon fonctionnement du cours d’eau, du fait des contraintes latérales imposées (protections de berges, ouvrages de franchissement,…).
- Un déséquilibre sédimentaire lié à l’extraction, aujourd’hui interdite, d’importants volumes de matériaux dans le lit et au droit de l’embouchure de la Basse Dranse. A cela s’ajoute la réduction des apports sédimentaires depuis l’amont du bassin versant, du fait de la stabilisation des versants et de l’influence des ouvrages hydrauliques (impact hydrologique et blocage sédimentaire).
Ces pressions ont induit une profonde modification de la dynamique deltaïque de la Dranse qui s’est traduite par l’évolution d’un style fluvial en tresses bien développées vers un style méandriforme, à chenal unique.
Le projet vise à restaurer les fonctionnalités écologiques du cours d’eau par l’élargissement de son lit. Les enjeux seront protégés en priorisant des modes de confortements utilisant des solutions basées sur la nature, travaux de génie écologique, tandis que le profil en long et en traverse du cours d’eau seront modifiés, pour assurer une meilleure gestion des crues tout en restaurant les milieux rivulaires pionniers.
- Milieux naturels et aquatiques, biodiversité
- Paysage
- Participation citoyenne
- Coopérations territoriales
- Territoire
- Ville
Fiche d'identité
- Communauté d'agglomération
- Inter-territorial
Médias
Évaluation du projet*
sur la base du déclaratif du contributeur
Critère n°1 : SOBRIÉTÉ
En réflexion commune avec le MOA et les parties prenantes de l’opération (Fédération de pêche, réserve naturelle du delta de la Dranse, Direction Départementale des Territoires, …) nous avons fait évoluer le projet afin de minimiser les impacts sur les milieux.
En phase travaux, le MOA et l’entreprise de travaux sont accompagnées par des écologues spécialisés.
Des mesures d’évitement et de réduction sont mises en œuvre durant les travaux pour minimiser les impacts sur les milieux (cf tableaux ci-dessous).
Enfin des suivis écologiques post travaux sont prévus par le MOA, sur plusieurs années.
Le projet maximise la réutilisation des matériaux du site (réemplois des graves, valorisation des bois en bois énergie, valorisation des bois en ouvrages de diversifications des écoulements ou support de biodiversité, génie végétal).
Le projet minimise l’emploi de matériaux à fort impact carbone (béton).
L’ensemble des acteurs sont impliqués. SUEZ Consulting a réalisé un bilan des GES du chantier en lien avec l’Ecole Polytechnique Fédéral de Lausanne.
Le bilan des GES liés au chantier est un critère technique de jugement des offres du marché de travaux. Les entreprises utilisent certains engins hybrides.
La réutilisation des matériaux issus du site et la mise en œuvre de solutions de confortements basées sur la nature sont maximisées.
Le projet maximise l’utilisation du génie végétale et des solutions fondées sur la nature. Il vise à restaurer une dynamique naturelle pour le cours d’eau.
Critère n°2 : INCLUSION
Le projet fait l’objet d’une co-construction avec différentes parties prenantes (associations, riverains, entreprises, fédération de pêche, fédération de sports d’eau vive, collectivités, état, EDF). Cette co-construction passe par la réalisation de plusieurs réunions de discussions permettant une adaptation itérative du projet pour tendre vers un projet accepté par le plus grand nombre.
NC
Ce projet vise à restaurer les milieux aquatiques et à protéger les riverains des risques d’inondations, portant donc attention aux personnes vulnérables.
Plusieurs réunions de concertations et présentations ont été menées. Une enquête publique a été réalisée dans le cadre de la demande d’autorisation de travaux.
Critère n°3 : RÉSILIENCE
Ce projet intègre la composante « GEMAPI » : Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations ». Le développement et l’objectif intrinsèque du projet sont de réduire les risques et la vulnérabilité du territoire face aux changements globaux (réchauffement climatique, risques de crue, perte/banalisation de la biodiversité, protection de la ressource en eau).
Nous avons réalisé des analyses multicritères sur la protection des milieux aquatiques (sur la base d’inventaires écologiques et d’une analyse de la sensibilité des milieux) réalisés. L’objectif étant d’être le moins impactant pour les milieux.
Critère n°4 : CRÉATIVITÉ
Le maitre d’ouvrage travaille sur la mise en place du label « végétal local ». L’utilisation de végétaux sauvages, issus de collecte en milieu naturel, est adaptée à des chantiers de restauration de la fonctionnalité écologique des milieux. Leur utilisation en plantation, réhabilitation ou végétalisation est bénéfique pour la résilience des écosystèmes.
Ces végétaux, reconnus pour chaque région d’origine par la marque « Végétal local », sont des outils adaptés pour toute opération visant à la conservation ou la restauration de la biodiversité, tout en s’appuyant sur des filières de collecte et production locales.
Le projet a été construit avec la réserve naturel du delta de la Dranse http://www.cen-haute-savoie.org/reserve-naturelle/delta-dranse , correspond au DOCOB de la réserve et a été validé à ce titre par le conseil scientifique de la réserve.
Il a également été construit avec l’association de pêche et la fédération de sports d’eau vive pour assurer l’amélioration et la continuité des usages.
Le projet a fait appel à un mode de gouvernance spécifique intégrant l’ensemble des parties prenantes et financeurs du projet : réserve naturelle, Direction Départementale des Territoires, communes, Communauté de Communes, Agence de l’Eau RM&C, acteurs privés, fédération de pêche, DREAL (risque et milieux), Syndicat d’Aménagement du Chablais.
Les innovations techniques sont centrées sur l’utilisation de solutions fondées sur la nature (génie végétal, réutilisation des produits locaux – végétaux et granulats) et l’adaptation du projet aux enjeux et la sensibilité écologique des milieux.
L’analyse du bilan des GES (dès le stade PROJET) est également une composante innovante de la mission.
Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ
Le projet est-il réplicable ailleurs ? Est-il déjà documenté dans cet objectif (guides et informations techniques, cahiers des charges, évaluations, etc.) ? A-t-il déjà été répliqué ?
Nous travaillons à ce jour sur différentes missions similaires pour lesquelles nous prônons la même philosophie :
- Solutions basées sur la nature,
- Végétal local,
- Réflexion sur la réutilisation des matériaux en place,
- Réflexion sur le bilan des GES,
- Co-concertation et co-construction du projet avec l’ensemble des acteurs locaux,
- Intégration de la composante paysagère dans les projets de restauration des milieux.