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Résidence Maldyves

Une réalisation proposée par SARL Maldyves

Bâtiments Économie durable Réseaux

Contributeur

Référent :  Laurent Darviot
Contact : 

contact@maldyves.com

Descriptif

La résidence Maldyves est née d'une constatation de pseudo impuissance et de fatalité sur la construction de logements collectifs, ceux que l'on construit pour les autres. On serait tous volontaires pour moins consommer, mieux vivre ensemble de façon plus saine mais ça n'existerait que pour du logement individuel.

Le défi était tout trouvé : construire un bâtiment expérimental d'habitation collective (5 appartements), en bois, en zone sismique et cyclonique et avec toute la "panoplie"  du durable et la bénédiction du climat tropical de Guadeloupe. C'est donc en centre-ville, dans ce que l'on pourrait qualifier de dent creuse (microfriche de 280m2) qu'a été réalisé en 14 mois la résidence Maldyves.

La démonstration constructive devait également être de la partie, optimiser la préfabrication, minimiser les nuisances en ville, favoriser la production locale. Prémurs en RDC pour les communs et garages, deux niveaux en Murs & Planchers ossature bois préfabriqués localement, balcons et terrasses métalliques rapportés : au total 6 jours de levage (non consécutifs), zéro échafaudage. Hors d'eau Hors d'air en 6 mois. Le second œuvre a été confié à des artisans, un rythme paisible et respectueux, 2 plaquistes peintres, un plombier, un électricien, un menuisier. Les cuisines et l'essentiel du mobilier ont été réalisés sur mesure et sur site, ayant pris le soin d'installer une micro-menuiserie "au solaire" dans les garages pendant 4 mois.

L'immeuble est en autoconsommation de sa propre centrale photovoltaïque, autonome (première nationale), équipé de citernes sur eau de pluie y compris réseau dédié WC et puisage, citernes sur l'eau de ville (coupures récurrentes), mutualisation des abonnements Internet, mutualisation d'un garage, buanderie collective, micro jardin partagé.

Ce projet, bien qu'expérimental et exemplaire, ne se voulait pas futuriste ou ostentatoire, les choix architecturaux, bien que revisités, respectent les codes de la ville caribéenne, base minérale, niveaux d'habitation en bois et balcons métalliques. Une fresque murale et une boite a livres complète l'œuvre et parfait l'adhésion de la population.

 

Thématiques : 
  • Construction
  • Matériaux
  • Économie de la fonctionnalité
  • Consommation responsable
  • Énergie
  • Grand cycle de l'eau
Échelle : 
  • Logement

Fiche d'identité

marker  Guadeloupe / Goyave
Type de territoire : 
  • < 20 000 habitants
Date de livraison :  15/02/2021
Surface bâtie :  300m2
Coût du projet :  650 000 euros
Maîtrise d'ouvrage :  SARL Maldyves / Laurent Darviot
Maîtrise d'oeuvre :  SARL Agence Architectures / Laurent Darviot

Distinctions

Concours / récompenses :  1er prix Trophée Bâtiments résilients 2022

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Oui. Micro foncier, dent creuse, préfabrication optimale.

La parcelle peut être considérée comme une « dent creuse », dans l’analyse des urbanistes, car inutilisée depuis de nombreuses années, bordée par des espaces résidentiels et parfaitement desservie par les réseaux, voiries et services communaux, écoles et collège. Le projet s’intègre donc parfaitement dans la redynamisation du centre bourg, avec des vertus environnementales multiples.

Bien que situé à proximité du littoral, le site n’est pas impacté par les risques naturels de submersion et d’inondations, ni par le vieillissement accéléré des matériaux, notamment dus aux embruns marins. Les nuisances dues aux algues sargasses sont relativement limitées sur la parcelle qui se situe en retrait de la côte.

L’immeuble est en autoconsommation de sa propre centrale photovoltaïque, autonome (première nationale), équipé de citernes sur eau de pluie y compris réseau dédié WC et puisage, citernes sur l’eau de ville (coupures récurrentes), mutualisation des abonnements Internet, mutualisation d’un garage, buanderie collective, micro jardin partagé.

La toiture est munie de 30 panneaux photovoltaïques pour assurer la fourniture d’électricité des logements (éclairage, brasseurs d’air, frigo congélateur, TV et divers domotique / informatique) en autoconsommation y compris stockage par batteries lithium. La revente EDF envisagée initialement n’a pas été effectuée, l’autonomie semble parfaitement fonctionner. Les logements ne sont pas climatisés. L’eau chaude sanitaire est solaire, capteurs communs et ballons individuels sur boucle ECS cuivre.

Le bâtiment est raccordé au réseau d’adduction d’eau potable public, pour des obligations de santé sanitaire, une citerne tampon apportera un confort d’utilisation, pression constante et amortissement des coupures potentielles. La récupération des eaux pluviales sur 100% de la toiture est dédiée à des usages ciblés, arrosage, entretien communs poubelles, lingerie commune, et WC via un réseau surpressé spécifique.

Oui.

Critère n°2 : INCLUSION

Pas de concertation en amont de la conception, par contre, il existe une autogestion des locataires : entretien, communs jardin, buanderie, salle de sport, etc.

Depuis mi février 2021, les appartements ont trouvé leurs premiers usagers. Les 5 couples de Jeunes Guadeloupéens ont adhéré à la « charte Maldyves », laquelle incite a vivre un peu plus écologique, un peu plus ensemble: la décroissance & la sobriété énergétique sans que ce soit une contrainte mais un progrès.

Tout le monde est bien évidement d’accord, mais c’est pas inné: Il faut “apprendre le bon sens”, expliquer par l’exemple, sans que ce soit traduit comme des consignes autoritaires.

Non. Les locataires sont 100% des jeunes Guadeloupéens motivés avec des motivations similaires.

Il s’agit de 5 couples de Jeunes Guadeloupéens, d’horizons divers, devenus amis et solidaires via leur résidence a caractère collectif.

Il existe une bonne ambiance et cohésion entre les résidents.

En savoir plus

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Pas le choix, Guadeloupe est un territoire particulier : Sismicité, cyclones,  grèves et de coupures d’eau.

Plutôt que de construire un blockhaus résistant à toutes épreuves, qui serait sollicité quelques heures certaines années (cyclone Antilles) ou avec une période de retour de l’ordre de 50 ans ou plus (sismique 5 plaque Caraïbes), nous avons opté pour une construction ductile, perméable et confortable pour son usage normal et régulier.

Le séisme ne se prédit pas, la construction est donc légère, avec une charge sismique proportionnelle au poids propre et de proportion raisonnable à la conception : 2 niveaux bois, plan rectangulaire régulier, pas d’encorbellement ni de porte a faux.

Le cyclone est prévisible, attendu, préparé. Sa trajectoire et son intensité sont communiqués, la parade, si elle est conçue et préparée est donc possible. La conception de ce bâtiment d’habitation comprend donc des protections classiques (volets aluminium anticycloniques) mais aussi des parades comme les balcons métalliques “bouclier”, et des actions a mener en cas d’alerte ; par exemple, l’arrimage complémentaire des panneaux photovoltaïques.

N’oublions pas : la résilience c’est pendant la crise, mais c’est aussi après la crise ! Premier immeuble collectif autonome non raccordé de France, l’installation et les batteries fourniront de l’électricité pendant la crise (radio, TV, internet), alors que préventivement EDF coupe l’électricité ou que des chutes d’arbres sur les lignes peuvent affecter le réseau. Ces systèmes permettront également d’alimenter le bâtiment après la crise si elle est particulièrement sérieuse : panne de courant et de communication pendant plusieurs jours, ce qui signifie plus d’éclairage, de frigidaire, les congélateurs qui dégivrent… De plus, les garages au rez-de chaussée de l’immeuble pourront accueillir les frigidaires des voisins, le dimensionnement et la puissance de l’installation étant confortable. De même pour la problématique de l’eau, l’immeuble est équipé de citernes sur le réseau AEP mais aussi sur la récupération de l’eau de pluie.

Oui, en quelques sortes, le bon sens perdu / environnement / consommation / partage.

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Oui, on a mis une boîte à livres !

Utilisation de prémurs Béton en RDC (un peu novateur en Guadeloupe), préfabrication des murs bois, et grosse installation domotique.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

C’est exactement le but, être exemplaire. L’imitation est très ambitieuse, çà devrait inspirer pour partie la construction locale.

 

A propos de Solène Martin

Chargée de Mission, Groupe de Travail et Travaux. Étudiante à l’École Urbaine de Sciences Po Paris sur la transition écologique des villes.

A propos de Quentin Guillemot

Animé par les questions climatiques et les autres limites planétaires, Quentin se dirige vers un parcours sur l’aménagement du territoire à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Son expérience dans les milieux associatifs, notamment à la Fresque du Climat, l’aident à mieux saisir les enjeux de la bifurcation écologique. Entre sa Haute-Savoie natale et sa ville de cœur, Rennes, où il a gagné en compétence sur les sujets de la mobilité et de l’agriculture durable, il pose aujourd’hui ses valises à Paris pour déployer les ateliers territoriaux de France Villes et territoires Durables dans tout le territoire. 

A propos de Tara Goodwin

Diplômée d’une Licence de l’INALCO (Langues’O) en langue Hindi et bi-cursus Relations internationales – Humanités environnementales, Tara est actuellement étudiante en alternance du Master 2 Relations Internationales et Action à l’Étranger de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses missions chez France Villes et territoires Durables s’inscrivent dans la lignée de ses expériences à l’UNESCO et au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, contribuant ainsi à son insertion professionnelle dans le domaine de la diplomatie environnementale et de la coopération internationale pour le développement.

A propos d'Isabelana Noguez

Diplômée du Master en Communication Numérique et Analyse de Données à la Sorbonne Nouvelle, Isabelana est une journaliste mexicaine. Elle a travaillé précédemment dans la communication et les relations presse dans le secteur culturel en France et au Mexique. Aujourd’hui, elle s’intéresse aux enjeux écologiques et aux actions et solutions pour préserver l’environnement et la biodiversité.

A propos de Marion Gonzales

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Elle est aujourd’hui responsable de la communication et des affaires internationales de l’association.

A propos de Camille Waintrop-Boyon

Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine.
Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

A propos de Sébastien Maire

Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.
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