Rénovation de 60 logements sociaux en site occupé (qui concerne 200 habitants)
Une réalisation proposée par MTE

Contributeur
monica-isabel.diaz@developpement-durabel.gouv.fr
Descriptif
Vouée à la démolition, la rue Delacroix a été extraite de l’enveloppe ANRU par le maire qui ne souhaitait pas disperser ses habitants, déjà dans une situation de fragilité sociale. L’agence Construire (Patrick Bouchain, Grand prix de l’urbanisme 2019) confie à Sophie Ricard (Palmarès des Jeunes urbanistes 2020) le soin d’orchestrer un projet de rénovation en habitant sur place.
Cette opération aborde le sujet de la réparation, de l’urgence sociale et de l’appropriation du logement social contre son uniformisation.
- Qualité du logement
- Rénovation / Réhabilitation
- Matériaux
- Consommation responsable
- Participation citoyenne
- Partenariats publics/privés
- Renforcement du lien social et de la solidarité
- Quartier
Fiche d'identité

- > 20 000 < 100 000 habitants
Distinctions
Médias
Évaluation du projet*
sur la base du déclaratif du contributeur
Critère n°1 : SOBRIÉTÉ
Cette rénovation a permis de maintenir sur place des habitants et a, dans une certaine mesure, permis d’éviter leur relogement ailleurs dans une opération neuve qui aurait pu favoriser l’artificialisation des sols.
Sophie Ricard dans sa démarche cherche une utilisation responsable notamment en mettant en place des ateliers de reprise en main de son logement, des accompagnements de l’épicerie solidaire, des ateliers de réparation de mobilier, ateliers autour du jardin… La permanence a joué le rôle essentiel de cheville ouvrière, faisant de ce chantier un événement quotidien dans le quartier. Par essentiel de cheville ouvrière, faisant de ce chantier un événement quotidien dans le quartier. Par ailleurs, réparer plutôt que de démolir, ajuster le projet au plus près des besoins des habitants participent aussi à cette consommation responsable de la matière.
La réfection de l’isolation des façades et des toitures améliore les déperdition thermiques des logements.
Comme de nombreuses familles se sont impliquées pour imaginer les possibilités en termes de rénovation, que certaines ont elles-mêmes rénovés leur logement, tout laisse à penser que l’entretien courant est fait et que ces familles sont fières de leur logement. On imagine qu’elles doivent en prendre soin, ce qui est le cas quand on retourne visiter la rue.
Critère n°2 : INCLUSION
Ce projet s’est construit avec une très forte implication des habitants. Sophie Ricard explique que les habitants sont les mieux placés pour connaitre leurs besoins et que certains habitants préfèrent poser eux‑mêmes leurs papiers peints ou réaliser les faïences et la peinture. Elle a activé les marchés à « bon de commande » de l’Ophlm pour le choix des fournitures de décorations intérieures. Lorsque l’habitant désirait réaliser lui‑même ses travaux, il recevait les matériaux qu’il avait choisis en lien avec une décoratrice et avait trois mois pour les mettre en œuvre. À l’inverse, certains habitants préféraient que ce soit une entreprise extérieure qui s’en charge et les chantiers-écoles ont pris le relais.
Les 60 maisons hébergent deux populations distinctes : des gens du voyage sédentarisés, tous ferrailleurs, vivant de la débrouille et de l’économie parallèle, et des marins pêcheurs retraités. Améliorer et embellir leur a favorisé la mixité sociale sachant que ces deux populations se mélangeaient peu avant la rénovation.
Les habitants de ce quartier sont très modestes. Il y a donc eu une grande attention à cette population vulnérable.
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Critère n°3 : RÉSILIENCE
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Critère n°4 : CRÉATIVITÉ
Des associations d’action sociale et de nombreuses personnes extérieures (artistes, éducateurs, designer) ont été mobilisés et sont venus apporter leur pierre à l’édifice de cette transformation bâtie, sociale et culturelle.
« Sous la forme d’un roman-photo, nous avons lancé un appel d’offres aux entreprises pour chacune des maisons en documentant l’histoire de leurs habitants et les travaux qu’eux‑mêmes avaient effectués durant toutes ces années d’abandon. Maître d’ouvrage, maître d’œuvre, habitants et entreprises avaient tous le même document entre les mains et chaque famille pouvait connaître l’estimatif et travailler de concert avec l’entreprise et moi‑même sur place, pour effectuer les changements au fur et à mesure. Nul besoin de réunions de chantier, les réunions se faisaient tous les jours chez l’habitant. Cette méthode de travail a permis un ajustement de l’enveloppe financière : du sur-mesure dans un budget contraint et serré de 38 000 euros HT par maison dont la moitié était dédiée à l’enveloppe extérieure. » Sophie Ricard
Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ
Oui c’est réplicable même si cela nécessite une forte implication de la maitrise d’œuvre, l’architecte est venue habiter sur place pendant plus d’un an. C’est donc un exercice inhabituel mais néanmoins possible et qui s’organise.