Les Mahots
Une réalisation proposée par Construction 21
Contributeur
peyrebonne@co-architectes.com
Descriptif
Le projet s’appuie sur les études urbaines, il révèle ses objectifs de limitation du front bâti et de porosité envers la voie principale. Il doit donc traiter une orientation des façades défavorable d’un point de voie solaire, en proposant des façades légères en bois, en mettant en place des coursives support de végétation protégeant des rayons bas et chauds d’été. Le paysage définit les espaces communs, l’empreinte en pleine terre se retrouve au niveau des étages, permettant à tous de disposer de surfaces extérieures. Il aborde une difficulté, celle de gérer l’acoustique dans des bâtiments traversants en mettant en place un système de murs anti-bruits non linéaires.
- Qualité du logement
- Construction
- Matériaux
- Exploitation
- Milieux naturels et aquatiques, biodiversité
- Bâtiment
Fiche d'identité
- > 20 000 < 100 000 habitants
Distinctions
Médias
Évaluation du projet*
sur la base du déclaratif du contributeur
Critère n°1 : SOBRIÉTÉ
Le projet cherche à diminuer au maximum son impact négatif sur son terrain d’implantation. 40 % de la parcelle est laissé en plein terre et un réseau de noues végétalisée récupère la totalité des eaux de pluies des toitures limitant et retardant au maximum les rejets hors parcelle.
A l’époque de sa construction (2016-2018), aucune filière éco-responsable n’existait sur le territoire réunionnais. Ce projet social utilise donc les filières maîtrisées de matériaux tout en cherchant à limiter l’usage du béton, privilégiant les murs à ossatures bois et un système de coursives déportées également en bois, issus d’une exploitation certifiée.
Le projet a servi d’étude de cas pour la rédaction du rapport « Développement d’une METHODOLOGIE de Calcul d’Analyse de Cycle de Vie à La Réunion » rédigé par Laetitia ADELARD, Maître de conférences H.D.R., Laboratoire PIMENT de l’Université de La Réunion.
Ce projet de logements sociaux, menée par une SEM locale, la SEMADER, ne visait aucun objectif de ce type car cela risquait de déséquilibrer le montage financier de l’opération. Les concepteurs s’appuient juste sur les données bioclimatiques du site afin d’apporter une réponse efficace et low-tech afin d’offrir le maximum de confort aux habitants. Sans équipement actif et avec une production ECS, l’opération vise une consommation d’énergie primaire de 92,00 kWhep/m2.an contre 145.00 kWhep/m2.an pour une opération standard à La Réunion (Méthode de calcul RTAA DOM 2012).
La sobriété s’applique durant la durée de vie de l’opération par l’absence de tout équipement actif, une maintenance et un entretien aisés puisque les consommables sont limités, les matériaux sont choisis pour leur durabilité et leur facilité d’entretien.
L’entretien des éléments végétaux du site est assuré sur le long terme par la création d’une association de gestion des jardins partagés qui regroupe les habitants et la gestion locative.
Critère n°2 : INCLUSION
Aucune démarche de ce type n’a été menée sur ce projet spécifique contrairement à nos nouvelles opérations.
Le projet propose des jardins potagers aux habitants ainsi qu’une aire de jeux pour enfants. Les circulations horizontales, déportés des façades, sont volontairement généreuses afin de permettre l’appropriation par les habitants et favoriser les échanges entre les locataires ; appropriation rendue aisée par le climat insulaire et les modes de vie réunionnais.
L’opération est un LLTS (Logement Locatifs Très sociaux) et vise donc à accueillir les populations les plus vulnérables du territoire qui sont de fait exclus du locatif privé ou locatif social classique.
Le maître d’œuvre n’est pas le mieux placé pour s’exprimer sur ce sujet et il faudrait solliciter le service exploitation du maître d’ouvrage. Cependant, nous avons participé aux journées d’entrée des locataires dans leurs logements et les premières réactions étaient très positives. L’expression assumée de l’emploi du matériau bois, l’écriture contemporaine des espaces et surtout la très forte présence du végétal surprenaient nouveaux usagers et habitants du quartier pour qui ces éléments n’appartenaient pas au registre du logement social.
Critère n°3 : RÉSILIENCE
Les études ont été nourries tant par l’intégration des données techniques (cartes de prévention des risques, nuisances urbaines de la ZAC en cours de création), que par celles bio-climatiques (données du site, connaissances approfondies des concepteurs en ventilation naturelle notamment) ainsi que par l’analyse des besoins des futurs habitants, qui bien que non identifiés personnellement sont tous issus des quartiers limitrophes (population immigrée d’origine insulaire Océan Indien).
Le projet n’a pas mobilisé ce type d’outil.
Critère n°4 : CRÉATIVITÉ
En phase chantier, le projet a permis la réalisation de 2’654h de travail d’insertion, répartis sur 12 lots, en lien avec La Maison de l’emploi du Grand Sud de La Réunion.
En exploitation, une association a été montée par la SEM avec les habitants afin d’organiser l’entretien et la gestion des jardins familiaux réalisés au cœur de l’opération.
Le projet n’a pas mobilisé ce type d’outil.
Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ
Le projet en lui-même n’avait pas vocation à être répliqué. Mais les principes d’organisation spatiale, de construction (permettant une maîtrise des coûts) et de fonctionnement en ventilation naturelle traversante sont potentiellement reproductible à l’infini sous nos latitudes. Ce sont aux concepteurs de s’adapter en fonction du site, de sa topographie, des expositions et des régimes de vents annuels balayant la zone.