Réhabilitation du bâtiment de l’Horloge de l’ancienne manufacture Balsan en Cité du Numérique qui comporte 3 entités
Une réalisation proposée par Bouygues Immo
Contributeur
rlp@jourda-architectes.com
Descriptif
URBANISME SOBRE ET RESILIENT
Cet éco-quartier développe un schéma d’urbanisation unique et spécifiquement pensé pour répondre de manière douce, adaptée et innovante à la question de l’inondabilité du site. Les bâtiments de logements sont implantés sur 5 pontons habités « flottant » au-dessus d’une prairie inondable. Chaque ponton accueille une mixité de logements à la fois sociaux et en accession libre, entremêlant habitations individuelles, intermédiaires et collectives. La part belle est laissée au paysage, à la végétation, aux espaces ouvertes et partagés, autour d’un cœur de ponton vivant et convivial. On trouve au total 305 logements.
URBANISME ET CONSTRUCTION INNOVANTE ET CREATIVE
Cette ambiance urbaine inédite est également permise par la dissociation totale de la vie des habitants d’avec la circulation automobile. Le quartier est totalement sans voiture. Les véhicules sont dirigés vers un parking silo en bordure de quartier, et qui est le premier parking silo livré en structure bois en France, démontrant que mêle les ouvrages techniques peuvent être très fortement décarbonés, mais également démontables et réalisés avec des ressources renouvelables.
- Construction
- Qualité du logement
- Quartier
Fiche d'identité
- < 20 000 habitants
Distinctions
Médias
Évaluation du projet*
sur la base du déclaratif du contributeur
Critère n°1 : SOBRIÉTÉ
Le projet veille à respecter le sol naturel et son caractère inondable, y compris à l’intérieur d’une ZAC. Le dispositif de pontons permet de laisser l’étang qui se trouve à proximité de monter en charge, d’inonder le site sans mettre en péril les habitations. La limitation forte de la circulation automobile qui est quasiment interdite dans le site, permet à la petite faune et à la flore se se développer. Un travail de préservation d’une espèce endémique de batraciens été menée, avec les mesures conservatoires correspondantes.
Les logements individuels et intermédiaires sont réalisés 100% en construction bois (structure et enveloppe). Nous avons travaillé avec un scieur Vosgien afin d’obtenir des bois locaux.
Le parking de 406 places est construit en structure bois (poteaux, poutres, garde-corps) afin de diminuer drastiquement l’empreinte carbone de ce type d’ouvrage. Là encore, nous avons travaillé avec un charpentier de l’Est de la France afin de diminuer fortement l’impact transport lié à l’approvisionnement des matériaux.
Les logements sont conçus de manière extrêmement compacte, avec une isolation continue par l’extérieur et une optimisation des parois afin de faciliter le captage passif. La conception bioclimatique maximise également les orientation traversantes (95% des logements), Nord-Sud, afin de permettre la ventilation suffisante pour répondre aux exigences de confort d’été.
L’usage massif du bois pour le parking fait de cet ouvrage un véritable démonstrateur.
La rationalité et la frugalité des façades permet de diminuer fortement tant les charges que les coûts d’entretien (les façades en bardage bois classe 4 ne demandant aucun entretien notamment).
La conception d’un parking largement ventilé permet également de réduire les coûts de maintenance très fortement puisqu‘aucun système de désenfumage / sprinklage n’est nécessaire.
Critère n°2 : INCLUSION
La mise au point du projet a fait l’objet d’un long processus de concertation avec l’ensemble des acteurs, et notamment la communauté urbaine, la Ville d’Ostwald, l’aménageur (Nexity), l’urbaniste de la ZAC (TOA), le paysagiste (Linder) et les bailleurs sociaux qui ont réalisés les logements. Le bâtiment G9 se construit dans un montage d’habitat participatif.
Le projet entremèle sans aucune distinction ni de qualité architecturale, ni de typologie les logements en accession et les logements en locatif social.
La variation des typologies permet également de favoriser l’installation de famille, des jeunes ménages, comme d’actifs ou de personnes isolées.
A toute proximité immédiate, dans la ZAC, on trouve une école et une crèche.
Le projet se veut ouvert au maximum sur l’extérieur, le paysage, en connexion avec le quartier dit « sensible » du Wihrel. Un travail sur le paysage doit permettre de recréer du lien social, notamment par la création d’une zone de potagers qui doit faire le lien entre la ZAC et les quartiers anciens.
Le quartier fonctionne très bien. L’ambiance apaisée répond tout à fait aux attentes des habitants.
La générosité des espaces extérieurs a été fortement appréciée durant la période que nous avons traversée, de confinement notamment.
Critère n°3 : RÉSILIENCE
Une analyse très approfondie du risque d’inondation a été réalisée en amont del ZAC, mis également au fil de la mise au point des études et des réponses ethniques et constructives à la nécessité de laisser ce site accueillir les montée en charge des eaux d’orages et épisodes décennaux et cinquantennaux.
Ceci a constitué non pas une contrainte mais un véritable point d’appui pour inventer un autre mode d’habiter et de vivre.
La réalisation d’un parking silo dédié aux logements a également constitué une réponse spécifique pour ce risque, tout en ménageant l’impact sur le sol, sur l’eau donc, mais également sur les ressources ;
Le choix du parking bois est également une réponse à la nécessité de maîtriser l’impact visuel de ce type d’ouvrage, en faisant le pari qu’il deviendra, grâce à l’écriture architecturale, un véritable élément de paysage, fondu dans l’horizon.
Le projet s’intègre dans une ZAC ambitieuse, qui fait le pari d’un nouveau type de quartier, répondant à une juste densité bâtie. A ce titre, le travail important de concertation nous a permis de croiser tous les enjeux du projet : de culture et d’image, de sécurité, de gestion de la ceinture de biodiversité, d’impact des chantiers sur les voisins.
Critère n°4 : CRÉATIVITÉ
Le projet, par l’innovation technique du silo démonstrateur, a permis de créer un « précédet » et de relever les défis de la construction bois pour ce type d’ouvrage. La filière de la charpente bois développe ainsi actuellement d’autres projets de ce type qui est une réponse performante, tant au plan carbone qu’au plan de l’économie du projet.
En termes d’usage, nous avons fait le choix de laisser sous le parking un espace semi-ouvert, qui doit pour accueillir de nouveaux usages dans le temps (marché couvert, aire de jeux, espace sportif, etc.)
Le parking silo en structure bois est un démonstrateur : il s’agit de la toute première opération livrée en France (2018 pour le silo). Il a nécessité de lever un nombre important d’obstacles techniques, juridiques ou de sécurité incendie. C’est ainsi grâce à une collaboration étroite entre tous kes acteurs du projet que nous sommes parvenus à mener à bien cette réalisation.
Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ
Le parking pourrait être – dans son principe – réplicable.
Nous avons souhaité partager cette expérience avec le plus grand nombre, via une exposition ouverte au public et la réalisation d’une brochure visant à partager notre retour d’expérience. Le projet est également présenté régulièrement dans des salons, forums professionnels.
La « réplicabilité » reste toutefois relative, chaque lieu étant unique, chaque réponse étant unique.
La démarche, elle, est reproductible.