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Les cours Oasis

Une réalisation proposée par Ville de Paris

Conception Management et gouvernance Vie locale

Contributeur

Référent :  Ville de Paris

Descriptif

Les cours de récréation des écoles et collèges parisiens sont progressivement transformées en « oasis ». L'objectif est de créer des espaces rafraîchis, plus agréables à vivre au quotidien et mieux partagés par tous.
Cette initiative est issue de la stratégie de résilience de Paris, adoptée au conseil de Paris en septembre 2017, visant à renforcer la capacité du territoire à faire face aux grands défis climatiques et sociaux du XXIsiècle.
Les cours rénovées proposent des espaces plus naturels, d’avantage de végétation, une meilleure gestion de l’eau de pluie et des points d'eau, des aménagements plus ludiques et adaptés aux besoins des enfants, des coins calmes et une meilleure répartition de l'espace. Un des objectifs premiers du projet reste l’amélioration du bien-être des enfants.
Pensées comme de véritables îlots de fraîcheur au cœur des quartiers, ces cours pourront également accueillir un public plus large en dehors des temps éducatifs, et devenir notamment des « refuges » pour les personnes vulnérables durant les vagues de chaleur.
Thématiques : 
  • Espaces publics et espaces verts
  • Milieux naturels et aquatiques, biodiversité
  • Paysage
  • Ingénierie systémique
  • Participation citoyenne
  • Culture et loisirs
  • Éducation et formation
  • Renforcement du lien social et de la solidarité
Échelle : 
  • Quartier

Fiche d'identité

marker  Ile-de-France / Paris
Type de territoire : 
  • Métropole
Coût du projet :  Il oscille entre 300 et 600€/m²
Maîtrise d'ouvrage :  Le Conseil d’Architecture, Urbanisme et Environnement de Paris et la Ville de Paris
Partenaires associés :  Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Paris (CAUE 75), La Fédération de Paris de la Ligue de l’Enseignement, Le Laboratoire Interdisciplinaire des Énergies Demain (LIED), rattaché à l’Université Paris VII Diderot et à l’ESIEE Paris, École de l’innovation technologique de de la chambre de commerce et d’industrie de Paris, Le Laboratoire Interdisciplinaire d’Évaluation des Politiques Publiques de Sciences Po (LIEPP), Météo-France

Distinctions

Concours / récompenses :  Le projet Oasis a été lauréat d’un appel à projets européen « Actions Innovatrices Urbaines » qui visait en particulier la rénovation de 10 cours d’écoles et de collèges à l’été 2020. Ce programme européen contribue également à la diffusion de la nouvelle méthode de rénovation Oasis, au sein de la collectivité, en France et à l’international.

Médias

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Tout au long du projet, deux équipes de recherches des laboratoires de Sciences Po et de l’ESIEE Paris/ LIED ainsi que Météo-France ont contribué à la collecte de données pour permettre une évaluation exhaustive et approfondie de ses impacts.

Un diagnostic climatique a été mené pour évaluer la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain et le confort d’été, par l’analyse et la comparaison de mesures avant/après travaux. Deux stations météorologiques sont installées pour une mesure significative de la température d’été. La méthodologie a été basée sur l’analyse de la différence entre deux stations, l’une connaissant un changement environnemental (située dans la cour) et l’autre non (située dans l’espace public à proximité). Retrouvez des éléments explicatifs ici.

En complément, des simulations ont été menées pour mesurer l’impact climatique de la transformation. Une courte vidéo vous explique plus en détails ces mécanismes. L’amélioration du confort d’été a été mesurée dans les cours grâce à l’indice de stress thermique.

Si une zone d’asphalte est en bon état, autant la conserver (pour une zone sportive par exemple) et utiliser le budget pour aménager d’autres zones, désalphalter ou changer le sol à d’autres endroits. La cour Oasis n’est pas forcément une cour où tout est refait entièrement. Cela sera plus vertueux écologiquement.
De même, des zones déjà plantées (haies, zones de pelouse, etc.) doivent au maximum être intégrées au projet et peuvent être rendues accessibles dans une logique de valorisation des potentiels existant de la cour.

S’appuyant sur une première étape de co-construction, les transformations des cours apportent diverses nouveautés :

  • Le sol fait l’objet d’une attention particulière : il doit participer à une meilleure gestion de l’eau de pluie et il doit aussi être plus clair pour éviter d’emmagasiner la chaleur s’il n’est pas ombragé. Il s’agit ainsi de privilégier des matériaux naturels et moins polluants. L’idée est de retrouver un équilibre entre zones perméables, avec une préférence pour la pleine terre quand cela est possible, et un sol imperméable permettant la gestion de l’eau de pluie (pentes naturelles avec ruissellement de l’eau de pluie vers les espaces naturels par exemple : Les sols naturels contribuent à la stimulation des enfants en leur offrant une surface d’exploration et d’imagination. Plus généralement, Le contact avec la nature contribue notamment à apaiser le climat scolaire (voir l’exemple d’Anvers dans la partie « Cours d’ailleurs » ci-dessous). Enfin, les sols en bon état peuvent également être partiellement conservés, dans une logique de sobriété.
  • Les surfaces végétalisées sont augmentées : plantations d’arbres, toitures et murs végétalisés, jardins pédagogiques, vergers, cabanes végétales… Les essences choisies sont des végétaux adaptés au cadre scolaire et plus résistants au changement climatique.
  • Le mobilier cherche à répondre aux besoins exprimés par les enfants et les adultes de l’école, notamment pour un meilleur partage de l’espace (entre petits et grands, filles et garçons, etc.) et permettre des activités diverses en extérieur. Sont ainsi proposés des gradins, des via ferrata, des jeux d’escalade, des cabanes, des parcours sensoriels… Une attention est aussi portée à la provenance des matériaux : circuit court et récupération sont privilégiés.
  • L’ombre et l’eau sont également plus présentes dans les cours : installation de fontaines, utilisation ludique et pédagogique de l’eau et ajout d’ombrières et d’arbres dans une logique de rafraîchissement urbain.

Les pratiques changent mais la charge d’entretien n’est pas amplifiée, à condition de bien équiper les agents pour faciliter leur travail. À la place de balayer ou souffler des feuilles, on balaye des copeaux pour les remettre dans leur zone. Les feuilles qui tombent sur les zones de copeaux peuvent y rester; elles alimentent le sol en matière organique. Les enfants peuvent aussi les déplacer, et les apporter comme paillage sur les espaces plantés (c’est une source très importante de jeux, notamment pour les plus petits qui sont très volontaires pour ce type de tâche).
Il faut cependant recharger régulièrement les matériaux amortissants (copeaux ou sable), afin qu’ils aient toujours une épaisseur réglementaire (supérieure à 30cm), dans les espaces
ou une hauteur de chute est nécessaire. Il faut pour cela un marché de fourniture spécifique.
On peut impliquer les enfants dans cet entretien : balayage des copeaux, de la terre, du sable et nettoyage des chaussures avant de rentrer dans l’école. On peut mettre à disposition des enfants des râteaux, brouettes, pelles ou balais, dont l’utilisation pendant les temps de récréation peut devenir un rituel.

Critère n°2 : INCLUSION

La démarche Oasis propose d’associer dès le démarrage les premiers concernés par la nouvelle cour : les élèves et les adultes de l’établissement. Il s’agit de partager les regards sur la cour et d’aboutir à un consensus pour un nouvel aménagement de l’espace.
Des outils pour la co-conception ont été réalisés et permettent de dessiner les nouvelles cours, en impliquant les enfants et les adultes des établissements scolaires concernés. Une vidéo vous explique plus précisément cette dimension du projet, dans le cadre des établissements partenaires du projet européen.

Ces nouvelles cours transformées accueillent à présent un public plus large. L’idée est de favoriser un usage partagé de l’espace et une ouverture des cours en dehors des temps éducatifs. En effet, la Ligue de l’enseignement a organisé des assemblées citoyennes portant sur le projet. Une vidéo présente cet aspect du projet plus en détails.

Le projet oasis interroge le zonage de l’espace et des pratiques. Il s’agit, via les différents aménagements, de délimiter des zones permettant à certains enfants de trouver le calme au sein de la cour, tout en laissant l’opportunité à d’autres d’être actifs. Pour cela, il est important que le terrain de sport ne se trouve pas au centre de la cour mais soit plutôt positionné dans un angle, pour limiter la nécessité de le traverser pour se rendre d’un espace à un autre.

Par ailleurs, la diversification des activités offerte par les différents aménagements amène naturellement à une diminution de l’intérêt pour la course et les jeux de ballons, et au développement d’une diversité de jeux plus mixtes, qui stimulent de surcroît la créativité des enfants. Les espaces naturels sont également des espaces plus spontanément mixtes.

Les réflexions sur les cheminements et la circulation entre les zones font partie intégrante du projet. Les traversées de zones naturelles peuvent être rendues carrossables, et des bacs jardinés ou jeux à hauteur existent pour les enfants en fauteuil, tout comme des coins jeux (cuisine d’extérieur, espace de manipulation, tableau sensoriel). Par ailleurs, les handicaps autres que moteurs sont également à prendre en compte. L’installation de cabanes peut être bénéfique aux enfants qui ont des troubles autistiques par exemple, car certains apprécient d’être dans des espaces “contenants”. Les réflexions sont encore en cours pour optimiser l’accès de tous les enfants aux aménagements.

 

Une évaluation de l’approche de co-conception et de sensibilisation au changement climatique des enfants et des adultes est conduite. La prise en compte des propositions est évaluée grâce à l’analyse des projets d’aménagement finaux et des temps d’observation tout au long du projet.
La passation de questionnaires auprès d’enfants avant et après le démarrage du projet permet d’évaluer l’efficacité des actions de sensibilisation aux enjeux du changement climatique.
L’utilisation des cours avant/après les travaux, grâce à une grille d’indicateurs construite à travers des observations directes et une analyse documentaire est également étudiée. L’analyse longitudinale de l’évolution de ces indicateurs permet donc d’évaluer la capacité du projet à activer des liens sociaux autour des cours. Une vidéo explicative vous informera sur l’évaluation des enjeux sociaux du projet.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Tout au long du projet, deux équipes de recherches des laboratoires de Sciences Po et de l’ESIEE Paris/ LIED ainsi que Météo-France ont contribué à la collecte de données pour permettre une évaluation exhaustive et approfondie de ses impacts.

Un diagnostic climatique a été mené pour évaluer la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain et le confort d’été, par l’analyse et la comparaison de mesures avant/après travaux. Deux stations météorologiques sont installées pour une mesure significative de la température d’été. La méthodologie a été basée sur l’analyse de la différence entre deux stations, l’une connaissant un changement environnemental (située dans la cour) et l’autre non (située dans l’espace public à proximité). Retrouvez des éléments explicatifs ici.

En complément, des simulations ont été menées pour mesurer l’impact climatique de la transformation. Une courte vidéo vous explique plus en détails ces mécanismes. L’amélioration du confort d’été a été mesurée dans les cours grâce à l’indice de stress thermique.

Les transformations des cours apportent diverses nouveautés :
  • Le sol fait l’objet d’une attention particulière : il doit participer à une meilleure gestion de l’eau de pluie et il doit aussi être plus clair pour éviter d’emmagasiner la chaleur s’il n’est pas ombragé. Il s’agit ainsi de privilégier des matériaux naturels et moins polluants. L’idée est de retrouver un équilibre entre zones perméables, avec une préférence pour la pleine terre quand cela est possible, et un sol imperméable permettant la gestion de l’eau de pluie (pentes naturelles avec ruissellement de l’eau de pluie vers les espaces naturels par exemple : Les sols naturels contribuent à la stimulation des enfants en leur offrant une surface d’exploration et d’imagination. Plus généralement, Le contact avec la nature contribue notamment à apaiser le climat scolaire. Enfin, les sols en bon état peuvent également être partiellement conservés, dans une logique de sobriété.
  • Les surfaces végétalisées sont augmentées : plantations d’arbres, toitures et murs végétalisés, jardins pédagogiques, vergers, cabanes végétales… Les essences choisies sont des végétaux adaptés au cadre scolaire et plus résistants au changement climatique.
  • Le mobilier cherche à répondre aux besoins exprimés par les enfants et les adultes de l’école, notamment pour un meilleur partage de l’espace (entre petits et grands, filles et garçons, etc.) et permettre des activités diverses en extérieur. Sont ainsi proposés des gradins, des via ferrata, des jeux d’escalade, des cabanes, des parcours sensoriels… Une attention est aussi portée à la provenance des matériaux : circuit court et récupération sont privilégiés.
  • L’ombre et l’eau sont également plus présentes dans les cours : installation de fontaines, utilisation ludique et pédagogique de l’eau et ajout d’ombrières et d’arbres dans une logique de rafraîchissement urbain.
  • Les chantiers ont aussi une dimension participative afin d’impliquer adultes et enfants dans les tâches qui peuvent être réalisées collectivement. Le tout se fait dans une logique de développement de la citoyenneté, qui favorise ainsi l’appropriation des espaces. Retrouvez ici de nombreux exemples.

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

La livraison de la cour n’est pas la fin du projet, c’est l’opportunité pour les adultes d’utiliser l’espace autrement et que ces modifications aient un impact concret sur le climat scolaire. Il est important d’aborder avec les adultes de l’école des thèmes comme l’importance de la nature dans le bien-être de l’enfant, l’apprentissage par le risque ou la place du jeu libre afin de voir s’opérer un usage différent et plus adapté aux besoins des enfants.
Les cours Oasis proposent aussi des espaces pour l’apprentissage à l’extérieur : amphithéâtre, jardin pédagogique, tableau d’expression etc. qui nécessitent une adaptation des temps et des programmes de classe.

Les cours transformées proposent des sols perméables par l’utilisation de matériaux naturels (terre, copeaux, sable…), davantage de végétation, des points d’eau, des jeux inventifs et adaptés aux besoins, des coins calmes et une meilleure répartition de l’espace.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

En France et dans le monde, d’autres collectivités mettent en place des projets visant à faire des cours d’écoles des espaces plus inclusifs et adaptés au changement climatique. Le bien-être en ville et l’importance des espaces verts dans le développement social, cognitif et moteur de tous sont également au cœur du projet OASIS parisien. Ces exemples contribuent notamment à en alimenter la mise en œuvre.

About Solène

Mission Officer, Working Group, and Projects. Student at the Urban School of Sciences Po Paris, focusing on the ecological transition of cities.

About Quentin

Motivated by climate issues and planetary boundaries, Quentin decided to study land use planning at the Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. His experience in associative field at the Fresque du Climat, helped him to better understand the stakes of the ecological bifurcation. Between his native Haute-Savoie and his home town Rennes, where he gained expertise in mobility and sustainable agriculture, he is now based in Paris to deploy the Sustainable City by France’s territorial workshops throughout the country.

About Alice

After five years’ study at Sciences Po Lyon, with a specialization in territorial transitions, Alice joined Sustainable City by France (France Villes et territoires Durables). She actively contributes to the deployment of the association’s territorial workshops and working groups.
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Currently studying as a second-year Master’s student in International Relations at University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Tara holds a Bachelor’s degree from INALCO, with a double-major in Hindi language, and International relations / Environmental studies. Her work with us is in line with her former experiences at UNESCO and the Ministry of Europe and Foreign Affairs, thus deepening her professional expertise in the field of environmental diplomacy and international cooperation for sustainable development.

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She holds a Master’s degree in Development Economics from the Panthéon-Sorbonne University and is currently studying for a Master’s degree in International Relations and Action Abroad at the same university. She approaches the problems of sustainable cities and territories through these different perspectives and her international experiences.

About Isabelana

Isabelana is a Mexican journalist who holds a Master’s degree in Digital Communication and Data Analysis from the Sorbonne University. She previously worked in communication and press relations in the cultural sector in France and Mexico. Today, she is interested in ecological actions and solutions to preserve the environment and the biodiversity.

About Camille

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With a background in social sciences, art history and architecture, Camille has worked in communication within the VINCI group: from major international projects to La Fabrique de la Cité, a think tank dedicated to urban foresight.

About Alexandra

A geographer by training (Saint Petersburg State University), she started as a geographer and economist at the Academy of Agricultural Economics (Russia), before pursuing her career in France as an administrative and accounting assistant (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

About Marion

Trained in international and European affairs between England and France as part of a double degree at Sciences-Po Lille / University of Kent, Marion started her career in advocacy and institutional relations of non-governmental organisations, in the fair trade sector (Max Havelaar France label). Her experiences are also linked to territories, with a passage in decentralised cooperation at the level of a departmental council.

About Sébastien

Before joining the SCbF team, he held several positions in local government management. From elected official and deputy mayor of his native city Besançon, in charge of university relations and international cooperation, to Director of Economic Development of the City of Pantin, to Chief of staff in Montreuil – where he notably piloted the in-depth redesign of the urban project towards more ecology and sustainable development – he continued his career as Senior Resilience Officer of the City of Paris.
He promotes a holistic and systemic vision of sustainable development and brings his expertise in territorial resilience, ecological and social transition.
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