Mode sombre

Création d’un tiers lieu culturel du Béarn : La Ciutat

Une réalisation proposée par ANCT cœur de ville

Bâtiments Économie durable Vie locale

Contributeur

Référent :  François BAYROU, Président
Contact : 

Gautier LAGALAYE, Directeur de projet - [email protected]

Descriptif

En janvier 2018, la Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées a engagé une démarche globale de promotion et de développement de la langue et de la culture béarnaise qui se traduit notamment par la création d’un tiers lieu culturel du Béarn sur deux sites complémentaires situés au cœur du périmètre de l’ORT qui permet de réhabiliter des bâtiments anciens :

- Le site du Hédas qui accueillera, au sein de cet espace public entièrement réaménagé en 2017, un lieu de convivialité et de restauration, un centre de compétences et de ressources, un centre de création artistique autour des musiques traditionnelles et du monde ainsi qu’un centre d'interprétation ; il sera par ailleurs le lieu d'animations événementielles valorisant la culture locale pour le plus grand nombre ;

- Le site de l'ancien lycée professionnel Saint-Vincent de Paul (situé à l'arrière de la Médiathèque André Labarrère, rue Cassin), qui accueillera un pôle de transmission à destination du jeune public.

Outre la collectivité, le projet est développé par l’Associacion de Prefiguracion de la Ciutat qui comprend des structures variées pour la valorisation de la langue et de la culture béarnaise. Le site du Hédas accueillera environ 40 équivalent temps plein auxquels s'ajouteront des usagers des salles et espaces mutualisés.

Thématiques : 
  • Rénovation / Réhabilitation
  • Économie sociale et solidaire
  • Culture et loisirs
Échelle : 
  • Bâtiment
  • Quartier

Fiche d'identité

marker  Nouvelle Aquitaine / Pau
Type de territoire : 
  • > 20 000 < 100 000 habitants
Date de livraison :  01/10/2021
Surface bâtie :  1400 m² + 1850 m²
Coût du projet :  4,7 M€
Maîtrise d'ouvrage :  Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées 2 bis place Royale 64010 Pau Cedex (site du Hédas)
Maîtrise d'oeuvre :  LEJEUNE+MOUREAUX Architectes 1 PLACE DE LA LIBÉRATION 64000 PAU [email protected]
Partenaires associés :  Association de préfiguration de la Ciutat Ville de Pau Département des Pyrénées-Atlantiques Région Nouvelle-Aquitaine

Médias

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Le projet porte sur la réhabilitation de quatre bâtiments situés au Hédas jusqu’à lors inoccupés ou sous utilisés. En complément, deux maisons situées au 5 et 7 rue de la Fontaine, particulièrement dégradées, et pour lesquelles, aucun projet de réhabilitation en logement n’était viable, ont été démolies. Un nouveau bâtiment est en cours de construction pour accueillir un centre d’interprétation. Par ailleurs, le pôle de transmission investit les locaux vacants de l’ancienne école des arts (ancien lycée Saint Vincent de Paul) à proximité des halles. Le projet ne portera donc aucun impact sur l’artificialisation des sols conformément aux objectifs du territoire en matière de sobriété foncière traduit dans le PLU-i. Il s’inscrit dans le site singulier du Hédas constitué d’un ravin formé par l’écoulement du Hédas, affluent du Gave, aménagé en « promenade des senteurs » sur une longueur d’1,5 km en 2017 pour favoriser les déplacements doux et le maintien de la biodiversité en plein cœur de ville. La présence physique de l’eau se traduit par une fontaine et un lavoir, situés à proximité.

Le projet de cité créative de la culture béarnaise porte, comme indiqué ci-dessus, sur une
réhabilitation lourde de quatre bâtiments anciens, datant d’avant 1948, au coeur du quartier
historique du Hédas » du centre-ville de Pau. Le bâti existant a ainsi été réinventé et repensé pour
répondre aux nouveaux besoins du projet, en évitant l’artificialisation des terres arables de la
Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées afin de répondre à l’objectif du projet du
territoire, traduit dans le PLU-i, de recentrer les dynamiques au centre de l’aire urbaine et plus
particulièrement au sein de l’Opération de Revitalisation de Territoire.
L’ensemble des façades en maçonnerie traditionnelle a été conservé, ainsi que certaines charpentes et couvertures. Aucun élément n’a pu être réemployé dans le cadre de la réhabilitation du fait d’une importante pollution des matériaux (amiante, plomb au niveau des planchers et menuiseries).
Les bâtiments sont rénovés énergétiquement avec une isolation intérieure biosourcée en fibre de
bois et une isolation des combles perdus en ouate de cellulose par insufflation.
Les fenêtres sont remplacées par des fenêtres performantes double vitrage en bois. Certains
planchers ou charpentes démolis ont été reconstitués en bois issu d’une filière locale.
La couverture d’un des bâtiments a été rénovée en ardoise naturelle.
Les revêtements des aménagements extérieurs sont réalisés en pierre issue d’une carrière locale
(Arudy), cette pierre locale bénéficie d’une Identification Géographique Protégée depuis novembre 2020

Afin d’améliorer les bilans énergétiques des bâtiments, une isolation par l’intérieur a été mise en œuvre (contexte patrimonial, façade traditionnelle enduite à la chaux avec chaînage d’angles et encadrements en pierre) et les menuiseries des bâtiments remplacées par des menuiseries bois double vitrage.
Les éléments de protection solaire existants ont été conservés autour du projet (galerie bois, volets,
masque végétal).
Afin de progresser sur une démarche de neutralité carbone, des simulations thermodynamiques ont
conforté la mise en œuvre d’un système de chauffage par pompe à chaleur air/air des locaux pour tous les bâtiments permettant d’atteindre des étiquettes de Gaz à effet de serre (GES) de type B (5
à 10 KgéqCo2/m2/an).
Certains locaux ayant une grande capacité d’accueil (salle de restaurant, salles de réunions) sont
équipés d’une ventilation double-flux à récupération d’énergie avec sonde CO2 agissant sur les débits des CTA et permettant d’adapter les débits d’air à l’utilisation des salles et réaliser des
économies d’énergies.
L’ensemble des locaux est équipé d’un éclairage LED avec une gestion par détecteur de présence et
de luminosité.

Les 5 bâtiments de la cité créative de la culture béarnaise sont une entité commune, regroupant au
sein d’un quartier historique l’ensemble des associations de promotion de la culture occitane du Béarn.
Chaque bâtiment possède ses propres équipements techniques, suivant la configuration existante
et la destination future des espaces.
Chaque bâtiment possède un étage ou comble technique accessible ou les équipements sont
rassemblés afin d’assurer une facilité de maintenance dans chaque bâtiment.
Les systèmes utilisés ont été validés par les services de l’agglomération et généralisés sur
l’ensemble des bâtiments afin de faciliter la maintenance et l’entretien.
Afin de réduire les surfaces à aménager, les espaces de convivialité, de réunion ainsi que les
espaces spécifiques sont mutualisés entre les bâtiments et répartis suivant un travail de
concertation avec l’association en charge de l’exploitation des bâtiments.
Une signalétique commune identifie l’ensemble des bâtiments afin de faciliter le repérage des
usagers.

Critère n°2 : INCLUSION

Pendant plusieurs mois entre 2015 et 2017, François Bayrou a régulièrement réuni les acteurs
culturels et associatifs pour travailler avec eux sur les enjeux de reconnaissance et de développement de la culture béarnaise et ainsi imaginer un projet fédérateur : La Ciutat.
L’idée d’une cité créative de la culture béarnaise est née d’une impulsion conjointe de la Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées et d’un réseau de structures et de personnalités œuvrant pour ce sujet en Béarn. Plus qu’une impulsion, une forme de défi.
Rassembler tous les acteurs. Les faire travailler ensemble. Porter une vision contemporaine et
innovante de la culture béarnaise. La rendre visible à tous et praticable pour la développer.
C’est ainsi qu’a vu le jour en juillet 2018, l’Associacion de Prefiguracion de la Ciutat, fédérant une trentaine de structures : des futurs résidents du tiers-lieu, des futurs utilisateurs ponctuels et des futurs partenaires.
Les riverains, le conseil de quartier ont régulièrement été informés des avancées du projet. D’autres acteur du territoire (culturels notamment) se projettent comme partenaires du projet.

L’objectif affiché du projet est de coopérer pour, non seulement, affirmer la richesse linguistique et
culturelle du territoire mais pour la considérer comme facteur de créativité sociale, économique,
culturelle et artistique.
Le projet multi-site « la Ciutat » émerge avec de multiples ambitions : il s’agit de révéler au plus
grand nombre le caractère ouvert de la démarche, il s’agit de mélanger les publics, il s’agit d’être à
la fois un lieu de préservation, de valorisation et d’expérimentation, il s’agit enfin de créer un tiers-lieu culturel non militant mais vivant, dynamique, carrefour.

Le projet vise l’ensemble des publics, il se situe au cœur du centre-ville et du quartier populaire du
Hédas. Il sera générateur d’événements et d’activités ouverts au plus grand nombre, pour tous les
profils et pour tous les âges.

Le projet n’étant pas encore ouvert au public et aux usagers, nous ne disposons pas de retour
d’expérience à ce stade. Toutefois, une dynamique de projets s’est engagée dans le quartier
(réhabilitation de façades, réhabilitation de logements voire d’immeubles entiers…), les acteurs
déjà présents souhaitent s’associer à la démarche (les Francas, l’association « à petit pas »…).
Enfin, la création de l’association de préfiguration de la Ciutat a permis de réunir et d’associer pour
la première fois, une majorité des acteurs de la culture béarnaise.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Le site n’est pas soumis à des risques majeurs, toutefois le souci de préserver les bâtis existants et
le choix de privilégier une réhabilitation ont permis de mener une restauration de bâtiments
singuliers et des adaptations pour limiter la vulnérabilité climatique à l’instar des équipements de protection solaire qui ont été conservés (galerie bois traditionnelle de l’architecture de Pau et du
Béarn, volets, masque végétal).
L’essence même du projet, de rendre visible et praticable à tous la langue et la culture béarnaise
pour la développer, s’est appuyée sur une étude réalisée par le Département des Pyrénées-Atlantiques en 2018 qui indiquait notamment que « 14% des habitants du Béarn déclarent parler
sans difficulté ou suffisamment le béarnais pour tenir une conversation simple », contre 12% en
2008. En Béarn, près de 3000 enfants apprennent cette langue à l’école publique comme privée
(13 % des effectifs scolarisés).
L’existence de diverses pratiques professionnelles et artistiques très fécondes et plus que jamais en
vie ainsi que cette culture d’une très grande richesse nécessitent une meilleure fédération de ceux qui la font vivre et des espaces pour la valoriser et la faire connaître.
La langue et la culture du Béarn sont ici appréciées comme des vecteurs potentiels d’attrait et de
développement local.

La définition et la construction du projet s’est effectuée avec l’aide d’acteurs institutionnels, les
futures structures utilisatrices et les futurs partenaires dans l’objectif d’appréhender, de la manière la plus large possible, l’ensemble des enjeux.

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Depuis 2018, les futurs résidents sont au cœur du projet. Douze structures, comptant une
quarantaine de salariés à ce jour, s’engagent dans la démarche coopérative pour penser avec la
Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées le projet architectural de l’ensemble des sites,
totalisant près de 3200 m2 au total. Parmi elles :
• un Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC Cirdoc-Institut occitan de
cultura) ;
• des structures associatives interrégionales et régionales (Centre de Formation
Professionnel en Occitan de Nouvelle-Aquitaine (CFPOC), Congrès permanent de la lenga
occitana) ;
• des structures associatives d’échelle Béarn (Fédération départementale des Calandretas,
Ostau Bearnés, Collectif ça-i) ;
• des structures associatives de l’événementiel (Accents du Sud, Carnaval Pantalonada) ;
• une entreprise audiovisuelle (Ocprod) ;
• une compagnie d’artistes (Hart Brut).
L’objectif est le partage et la mutualisation de locaux pour leur activité ainsi que la création
d’activités nouvelles ayant pour but d’une part, d’accueillir de nouveaux publics, d’autre part,
d’œuvrer à un rayonnement ambitieux de leurs activités.
Le réseau d’acteurs impliqués dans la démarche, du centre-ville de Pau à l’échelle interrégionale de
l’ensemble des territoires de langue d’oc, pourrait amener le Conseil Régional de NouvelleAquitaine à considérer un véritable « pôle de compétences régional » en termes d’ingénierie et au
titre de sa politique d’économie sociale et solidaire.
Le projet proposera :
• une saison culturelle et d’animations annuelle ;
• un café-librairie culturel ;
• des espaces de co-working et salles de réception ;
• un restaurant au positionnement innovant ;
• un pôle de compétences et de ressources, ingénierie.

Résolument inscrit dans une logique d’économie sociale et solidaire, d’ores et déjà soutenu par la
Région Nouvelle-Aquitaine et le Département des Pyrénées-Atlantiques, le projet porté par
l’Association de préfiguration de la Ciutat (les futurs résidents du site soit douze associations) et
son futur programme d’activités s’appuient sur un modèle économique triple en termes de
ressources :
• activités commerciales ;
• mutualisation des ressources des structures résidentes ;
• partenariats publics pré-existants, re-fléchés et optimisés.
Au-delà de ces activités transversales, se développent également trois pôles d’activités spécifiques,
en symbiose avec l’écosystème Ciutat mais piloté par des structures référentes et compétentes :
• le centre d’interprétation du patrimoine culturel Immatériel pyrénéen porté par l’EPCC
Cirdoc-Institut Occitan de Cultura,
• le pôle de transmission de la langue et de la culture porté par le CFPOC,
• le centre de création musicale porté la compagnie Hart Brut, visant le label « Centre
National de Création Musicale ».

Trois pôles d’activités spécifiques pour trois fonctions intimement liées : connaître, transmettre,
créer. Ainsi la culture béarnaise s’affirme, comme toute culture vivante et ouverte, non comme
l’aptitude à reproduire ce qu’on a été, mais à devenir autre.
L’ensemble des salariés composant la future coopérative ainsi que les représentants de
l’association de préfiguration de la Ciutat bénéficient en 2021 d’une formation spécifique et
innovante autour des modes de gouvernance collective.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Le projet de la Ciutat s’est inspiré d’autres pratiques de valorisation de langues et de cultures
régionales développées en France et en Europe. A l’heure où la loi relative à la protection
patrimoniale des langues régionales a été adoptée par l’Assemblée Nationale, le projet mené à Pau
pourra effectivement être développé sur d’autres territoires. A ce stade d’avancement, il n’a pas
encore été répliqué mais une documentation pourra être mise en place dans cet objectif.
Déjà, plusieurs acteurs à l’échelle des Pays d’oc consultent l’association de préfiguration pour
bénéficier de son retour d’expérience. Une fois le tiers-lieu ouvert à Pau, tout l’enjeu est de faire
ruisseler la démarche à l’échelle du Béarn voire de la Gascogne, par des actions de diversification
et, le cas échéant, de duplication.

About Solène

Mission Officer, Working Group, and Projects. Student at the Urban School of Sciences Po Paris, focusing on the ecological transition of cities.

About Quentin

Motivated by climate issues and planetary boundaries, Quentin decided to study land use planning at the Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. His experience in associative field at the Fresque du Climat, helped him to better understand the stakes of the ecological bifurcation. Between his native Haute-Savoie and his home town Rennes, where he gained expertise in mobility and sustainable agriculture, he is now based in Paris to deploy the Sustainable City by France’s territorial workshops throughout the country.

About Alice

After five years’ study at Sciences Po Lyon, with a specialization in territorial transitions, Alice joined Sustainable City by France (France Villes et territoires Durables). She actively contributes to the deployment of the association’s territorial workshops and working groups.
See her LinkedIn profile 
Photo-circulaire-tara

Currently studying as a second-year Master’s student in International Relations at University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Tara holds a Bachelor’s degree from INALCO, with a double-major in Hindi language, and International relations / Environmental studies. Her work with us is in line with her former experiences at UNESCO and the Ministry of Europe and Foreign Affairs, thus deepening her professional expertise in the field of environmental diplomacy and international cooperation for sustainable development.

See her LinkedIn profile

Photo-circulaire-carla

She holds a Master’s degree in Development Economics from the Panthéon-Sorbonne University and is currently studying for a Master’s degree in International Relations and Action Abroad at the same university. She approaches the problems of sustainable cities and territories through these different perspectives and her international experiences.

About Isabelana

Isabelana is a Mexican journalist who holds a Master’s degree in Digital Communication and Data Analysis from the Sorbonne University. She previously worked in communication and press relations in the cultural sector in France and Mexico. Today, she is interested in ecological actions and solutions to preserve the environment and the biodiversity.

About Camille

camille photo
With a background in social sciences, art history and architecture, Camille has worked in communication within the VINCI group: from major international projects to La Fabrique de la Cité, a think tank dedicated to urban foresight.

About Alexandra

A geographer by training (Saint Petersburg State University), she started as a geographer and economist at the Academy of Agricultural Economics (Russia), before pursuing her career in France as an administrative and accounting assistant (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

About Marion

Trained in international and European affairs between England and France as part of a double degree at Sciences-Po Lille / University of Kent, Marion started her career in advocacy and institutional relations of non-governmental organisations, in the fair trade sector (Max Havelaar France label). Her experiences are also linked to territories, with a passage in decentralised cooperation at the level of a departmental council.

About Sébastien

Before joining the SCbF team, he held several positions in local government management. From elected official and deputy mayor of his native city Besançon, in charge of university relations and international cooperation, to Director of Economic Development of the City of Pantin, to Chief of staff in Montreuil – where he notably piloted the in-depth redesign of the urban project towards more ecology and sustainable development – he continued his career as Senior Resilience Officer of the City of Paris.
He promotes a holistic and systemic vision of sustainable development and brings his expertise in territorial resilience, ecological and social transition.
X