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Centre d’hébergement d’urgence L’Hesta à Périgueux en solution modulaire issue du recyclage de conteneurs

Une réalisation proposée par AFEP

Bâtiments Économie durable Vie locale

Contributeur

Référent :  Maxime Jonckheere, Clément GILLET
Contact : 

Maxime.JONCKHEERE@eiffage.com
Clement.GILLET@eiffage.com

Descriptif

Le centre d’hébergement d’urgence de Périgueux L’Hesta a été réalisé à partir de la solution B3 Ecodesign d’Eiffage Construction en seulement 9 mois. Cette solution s’est imposée naturellement car le principal financeur, l’Etat (Préfecture de la Dordogne), demandait un délai de réalisation très court.

Ce centre permet d’accueillir et loger 62 personnes répartis en 2 bâtiments, un R+1 et un R+2, ce qui représente 42% de la capacité départementale en logements d’urgence.

Spécialisée dans la construction modulaire bas carbone et durable, B3 Ecodesign, filiale d’Eiffage Construction, utilise la technique de l’Upcycling de conteneurs maritimes en fin de vie pour créer sur-mesure des logements, bureaux, commerces, centres médicaux, restaurants, …

L’ensemble réalisé d’une surface totale de 1 320 m², comprend 46 logements, et est composé : 

  • d’un premier bâtiment, essentiellement dédié aux familles,  
  • et d’un autre bâtiment destiné à accueillir des individus seuls en autonomie ou intégrés dans un parcours de réinsertion.  

Le lieu, conçu par le cabinet d’architecte Moonarchitectures, se veut résolument accueillant en cherchant avant tout à montrer une image qualitative du foyer.

La singularité de ce chantier réside dans sa rapidité d’exécution de seulement 9 mois dont 3 mois en atelier, dans l’usine de Chartres-de-Bretagne (35) à Rennes. Ce délai de construction est rendu possible par une fabrication en hors-site, via un système de mise en œuvre favorisant le rémploi et l’Upcycling de 51 conteneurs maritimes.  

Ces conteneurs ont été découpés, retravaillés, équipés (installation d’éléments techniques, pose des cloisons et des ouvrants), isolés, juxtaposés et habillés en usine pendant la préparation du terrain, puis ont été assemblés sur place. 

Cette solution constructive hors-site offre ainsi une empreinte carbone extrêmement faible due au nombre réduit d’allers-retours des camions sur chantier.

Par ailleurs, les différents modules ont également l’avantage de permettre d’adapter la taille des logements, en associant ou dissociant les chambres mais également en créant des espaces collectifs favorisant le vivre-ensemble, grâce à des zones de détente et de restauration ainsi qu’un espace de bureaux.

Thématiques : 
  • Construction
  • Qualité du logement
  • Matériaux
  • Économie circulaire
  • Renforcement du lien social et de la solidarité
  • Culture et loisirs
Échelle : 
  • Bâtiment
  • Logement

Fiche d'identité

marker  Nouvelle-Aquitaine / Périgueux
Type de territoire : 
  • > 20 000 < 100 000 habitants
Surface bâtie :  1 320 m²
Coût du projet :  2,6 millions d’euros HT
Partenaires associés :  Association La Halte 24

Distinctions

Labels / certifications :  RT 2012

Médias

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Le projet a utilisé 52 anciens conteneurs pour la réalisation de deux bâtiments. Leurs structures étant légères, les fondations n’ont pas eu besoin d’être très profondes et larges (seulement des pieux), malgré le volume important de remblais sur le terrain, ce qui permet de mieux préserver les sols contrairement à des bâtiments ordinaires nécessitant des fondations plus lourdes.

L’ensemble peut aisément être déconstruit et le terrain libéré.

En faisant appel à la solution proposée par l’entreprise B3 Ecodesign, solution de recyclage à valeur ajoutée (autrement dit Upcycling) et de réutilisation de conteneurs maritimes usagés unique en France, le projet était fondé sur une consommation responsable des matériaux.

L’Upcylcing s’inspire de la démarche de recyclage de matériaux ou d’objets pour une destination de qualité supérieure afin de les réutiliser dans un usage transformé.

A la jonction de plusieurs enjeux de développement durable (économie circulaire, haute performance énergétique, et construction modulaire), ce système constructif offre un très faible bilan carbone par rapport à une construction traditionnelle. En effet, de façon plus générale, l’empreinte carbone d’un conteneur maritime usagé réutilisé en bâtiment est d’autant plus réduite qu’il est usagé. Elle est minimale s’il est en fin de vie pour cet usage, et dans ce cas l’empreinte carbone du système constructif qui en résulte (0,8 tCO2e/unité) est plus de 8 fois inférieure à celle d’un système constructif béton équivalent (environ 6,9 tCO2e/unité).

 

De plus, l’industrialisation du processus de fabrication permet de réduire drastiquement les délais de réalisation (9 mois de chantier, dont 4 mois en atelier, dans le cas de centre d’hébergements d’urgence). La grande rapidité d’exécution permet de s’affranchir d’une logistique de chantier occasionnant des émissions carbone.

Le projet a pour but de remplacer des chalets et bungalows vétustes, véritables « passoires thermiques », par des conteneurs en fin de vie, recyclés et agencés en usine, le tout respectant la RT 2012. Le projet lutte ainsi efficacement contre la précarité énergétique.

La mise en œuvre des constructions modulaires sans terrassement lourd induit un faible impact environnemental et répond aux exigences du chantier propre.

Par ailleurs, la construction réalisée à 80% en usine permet une gestion centralisée des déchets, minimise fortement les déplacements sur chantier et les nuisances sonores.

De plus, les nouveaux bâtiments seront chauffés grâce à une chaudière collective par pompe à chaleur contre du chauffage électrique individuel auparavant.

Par nature, le projet intègre la logique de sobriété pendant le fonctionnement des bâtiments : la grande qualité des modules usinés permet de limiter les actions de maintenance et d’entretien ; et  les performances thermiques ainsi que la chaudière collective permettent de limiter la facture énergétique pour le bailleur.

A savoir : le budget de fonctionnement est pris en charge par l’Etat, et représente un coût moyen de 8 300 € par place.

Critère n°2 : INCLUSION

Ce lieu de vie constitue un pari audacieux sur le plan architectural et partenarial, avec un schéma de promotion immobilière solidaire. Un assistant maître d’ouvrage est intervenu pour le compte de Halte 24 dès la phase de programmation pour définir les besoins, constituer l’équipe avec un architecte et un bureau d’étude, déposer le permis de construire et trouver le porteur de projet, l’association ne voulant pas être maître d’ouvrage.

A souligner également : les associations qui viennent aussi en aide aux populations accueillies ont désormais leurs bureaux sur place ainsi que leurs salles de réunion.

La solution constructive des conteneurs permet une grande modularité pour adapter les logements aux profils des publics. L’ensemble des deux bâtiments créé rassemble des familles, des personnes ayant des animaux, et des individus seuls en autonomie ou intégrés dans un parcours de réinsertion.

 

Le centre a permis de doubler la capacité d’accueil initiale du site, passant de 30 à 62 places. Mais il est surtout désormais ouvert aux familles et permet aussi un accueil de jour même pour les non-résidents.

Enfin des espaces collectifs ont été créés, favorisant le vivre-ensemble : zones de détente et de restauration ainsi qu’un espace de bureaux.

Le coût modeste de l’opération, qui s’élève à 2,6 M€ HT, soit 1 450 €/m², a permis à l’architecte de porter ses efforts sur l’architecture afin de ne pas stigmatiser la population accueillie, dans un effort d’inclusion sociale. Ainsi les façades sont bardées de bois ou d’acier, et l’utilisation des conteneurs donne la possibilité de créer des circulations larges et des espaces ouverts où les résidents peuvent se retrouver et discuter.

 

De plus, dans le bâtiment réservé aux familles tout est adaptable, il y a de nombreuses parties communes permettant aux personnes à la rue depuis longtemps de renouer un lien social défait.

Au final une trentaine de personnes sans domicile fixe étaient accueillies dans les anciens hébergements en très mauvais état : la capacité d’accueil a doublé avec ces nouveaux locaux de l’Hesta.

Le projet a été conçu pour proposer des logements d’urgence plus pérennes à un public fragile (SDF, expulsés, personnes en grandes difficultés familiales ou sociales), en apportant un accompagnement social.

Le caractère expérimental de l’Hesta préfigure la prise en compte de ces personnes dans la cité, à proximité du futur pôle de l’économie sociale et solidaire (ESS) et des cultures urbaines de Périgueux.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Résilience face à la vulnérabilité climatique :

La localisation du projet, proche de la rivière l’Isle, a obligé la prise en compte du risque d’inondation. Pour pallier ce risque, le projet a prévu d’implanter les conteneurs sur des fondations sur plots ce qui permettra d’élever les bâtiments et d’éviter le risque inondation.

Aussi, l’utilisation pour ce projet d’éléments modulables comme les conteneurs permettra si nécessaire de les défaire, déplacer ou modifier rapidement suivant différentes contraintes.

Résilience face à la vulnérabilité sociales et économiques :

Le fait de concevoir un projet pour proposer des logements d’urgence plus pérennes à un public fragile, en apportant un accompagnement social est de la résilience.

De plus, les acteurs réunis dans ce projet sont tous tournés vers une amélioration sociale et sociétale des personnes à risques :

  • Nexity a fait appel à sa filiale SYNONIM, filial à but non lucratif, et est aussi partenaire de l’association Habitat et Humanisme qui lutte contre le mal-logement ;
  • L’exploitant du projet, La Halte 24, intervient dans les domaines de la lutte contre l’exclusion, d’aide aux personnes sans-abri pour leur permettre d’exister au regard des autres ainsi que de réfléchir sur le phénomène de l’exclusion et de la grande précarité pour promouvoir l’inclusion des plus démunis dans la société.

La création-même de l’entreprise B3 Ecodesign proposant la réutilisation et l’Upcylcing de conteneurs maritimes usagés est issue d’un démarche holistique et systémique, basée sur le principe de l’économie circulaire visant à réduire les externalités environnementales et sociales sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit. 

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Le projet accueil aujourd’hui une association pour la lutte contre l’exclusion et l’aide des personnes sans-abri. Les personnes du foyer peuvent y participer ainsi que toute personne extérieur voulant participer. 

Le projet a eu recours, pour répondre aux enjeux de coût et de délais, à un procédé constructif modulaire bas carbone grâce à la réutilisation et à l’Upcycling de conteneurs en fin de vie. C’est une solution innovante et son industrialisation à grande échelle, et sur-mesure, est unique en France.  

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Le potentiel adaptable et modulable de cette opération ouvre des perspectives de réplique, partout, avec la possibilité de diversifier l’habillage des façades.

 

La rapidité d’usinage des conteneurs et de mise en œuvre sur site permet de répondre aux besoins de création de logements d’urgence dans des délais très court tout en offrant une bonne qualité de vie aux futurs usagers. De plus, la qualité est meilleure car complètement maîtrisée à travers le process industriel, et les coûts sont également maîtrisés (par de surcoûts).

 

Cette solution de conteneurs recyclés peut également répondre à des critères élevés en matière d’énergie et d’impact carbone. En septembre 2020 par exemple, Eiffage B3 Ecodesign a livré un ensemble de huit maisons passives à Acigné (Ille-et-Vilaine), dans le cadre d’une opération de conception-réalisation qui n’a duré que sept mois.

 

Active également dans le résidentiel, le tertiaire, les commerces et les équipements publics, Eiffage B3 Ecodesign a aussi conçu le programme de bureaux Eco’up dans la ZAC Eurêka à Montpellier (34), associant performances énergétiques exemplaires et bilan carbone minimal. L’édifice – qui vise l’excellence avec le label E3C2 et une certification Breeam Very Good – sera composé de 150 conteneurs maritimes recyclés, traités en usine, puis assemblés sur le chantier. Un patio intérieur végétalisé de 250 m² et une façade innovante en double peau contribueront au confort d’été des usagers, y compris en cas d’épisodes caniculaires.

About Nina

A student at Sciences Po Paris, enrolled in the Master’s program in Territorial and Urban Strategies, Nina is interested in public policies at the territorial level as well as the challenges of ecological transition.

As part of a student project during her first year of the Master’s program, she worked with the National Housing Agency (Anah) on eco-design in urban renovation. She then took a gap year to gain more professional experience, completing two internships: the first with the City of Paris, where she contributed to the implementation of the first plan to combat energy poverty, and the second with the Paris Urban Planning Agency (Apur), where she worked on the territorialization of public health.

Currently in her second year of the Master’s program, she is beginning an apprenticeship with the association France Villes et Territoires Durables.

About Solène

Mission Officer, Working Group, and Projects. Student at the Urban School of Sciences Po Paris, focusing on the ecological transition of cities.

About Quentin

Motivated by climate issues and planetary boundaries, Quentin decided to study land use planning at the Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. His experience in associative field at the Fresque du Climat, helped him to better understand the stakes of the ecological bifurcation. Between his native Haute-Savoie and his home town Rennes, where he gained expertise in mobility and sustainable agriculture, he is now based in Paris to deploy the Sustainable City by France’s territorial workshops throughout the country.

About Alice

After five years’ study at Sciences Po Lyon, with a specialization in territorial transitions, Alice joined Sustainable City by France (France Villes et territoires Durables). She actively contributes to the deployment of the association’s territorial workshops and working groups.
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Currently studying as a second-year Master’s student in International Relations at University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Tara holds a Bachelor’s degree from INALCO, with a double-major in Hindi language, and International relations / Environmental studies. Her work with us is in line with her former experiences at UNESCO and the Ministry of Europe and Foreign Affairs, thus deepening her professional expertise in the field of environmental diplomacy and international cooperation for sustainable development.

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She holds a Master’s degree in Development Economics from the Panthéon-Sorbonne University and is currently studying for a Master’s degree in International Relations and Action Abroad at the same university. She approaches the problems of sustainable cities and territories through these different perspectives and her international experiences.

About Isabelana

Isabelana is a Mexican journalist who holds a Master’s degree in Digital Communication and Data Analysis from the Sorbonne University. She previously worked in communication and press relations in the cultural sector in France and Mexico. Today, she is interested in ecological actions and solutions to preserve the environment and the biodiversity.

About Camille

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With a background in social sciences, art history and architecture, Camille has worked in communication within the VINCI group: from major international projects to La Fabrique de la Cité, a think tank dedicated to urban foresight.

About Alexandra

A geographer by training (Saint Petersburg State University), she started as a geographer and economist at the Academy of Agricultural Economics (Russia), before pursuing her career in France as an administrative and accounting assistant (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

About Marion

Trained in international and European affairs between England and France as part of a double degree at Sciences-Po Lille / University of Kent, Marion started her career in advocacy and institutional relations of non-governmental organisations, in the fair trade sector (Max Havelaar France label). Her experiences are also linked to territories, with a passage in decentralised cooperation at the level of a departmental council.

About Sébastien

Before joining the SCbF team, he held several positions in local government management. From elected official and deputy mayor of his native city Besançon, in charge of university relations and international cooperation, to Director of Economic Development of the City of Pantin, to Chief of staff in Montreuil – where he notably piloted the in-depth redesign of the urban project towards more ecology and sustainable development – he continued his career as Senior Resilience Officer of the City of Paris.
He promotes a holistic and systemic vision of sustainable development and brings his expertise in territorial resilience, ecological and social transition.
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