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Gratte-Terre

Une réalisation proposée par SCE Aménagement & Environnement (groupe KERAN)

Réseaux Vie locale

Contributeur

Référent :  Gaël LAMBERTHOD
Contact : 

gael.lamberthod@sce.fr
04 72 81 98 10

Descriptif

Gratte-Terre est né d’un appel à projet lancé par la SERL (SEM aménageur de la Métropole de Lyon) en 2019 pour occuper temporairement la friche urbaine du futur quartier « Gratte-Ciel » pendant 4 ans. Le défi est d’apporter des réponses originales et concrètes aux enjeux urbains liés au réchauffement climatique tout en s’adressant aux populations plus fragiles et vulnérables du quartier. Gratte-Terre est un lieu de développement et d’expérimentation de renaturation des sols, d’agriculture urbaine, de gestion de l’eau, mais aussi et surtout un lieu de vie et de partage.

Ce projet nourrit plusieurs ambitions :

- créer un ilot de fraicheur au cœur des Gratte-Ciel qui puisse être un démonstrateur et essaimer sur d’autres sites : reconstitution de sols fertiles en milieu urbain dense et création d’une pépinière urbaine

- être un lieu collaboratif, de rencontres et d’apprentissage : groupement d’entreprises et d’associations, ateliers pédagogiques, participation des usagers du quartier

SCE est intervenu en conseil, assistance, maîtrise d’œuvre et en recherche et développement.

Sur la friche d’environ 1000 m², nous avons co-conçu et réalisé plusieurs espaces avec des typologies différentes :

  • un jardin pédagogique partagé autogéré par les habitants et le collectif Gratte-Terre sur environ 300 m² ;
  • la fertilisation de déblais de chantier via des couverts végétaux sur 6 bandes de cultures différentes ;
  • une gestion intégrée des eaux pluviales sur le site ;
  • la réalisation d’une pépinière arboricole à partir de graines issues d’arbres existant dans un rayon de 500 m du site que nous occupons dans le quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne (69)
Thématiques : 
  • Grand cycle de l'eau
  • Culture et loisirs
  • Éducation et formation
  • Renforcement du lien social et de la solidarité
  • Alimentation territoriale
Échelle : 
  • Quartier

Fiche d'identité

marker  Auvergne-Rhône-Alpes / Villeurbanne
Type de territoire : 
  • > 20 000 < 100 000 habitants
  • Métropole
Coût du projet :  mission de 85 000 € sur 3 ans Budget de 120 000 euros en intégrant les apports des différentes structures partenaires
Maîtrise d'ouvrage :  SERL
Maîtrise d'oeuvre :  SCE aménagement et environnement (Groupe KERAN)
Partenaires associés :  Parcs et Sports, SPES Soutien Scolaire, Jardin d’Yvonne, Thierry Boutonnier

Médias

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Le projet vise à refertiliser des déblais de chantier in-situ afin de préserver les ressources naturelles et limiter la génération de déchets. Il participe au verdissement des villes via la désartificialisation des sols. Le projet cherche à optimiser la ressource en eau disponible pour les végétaux en privilégiant l’infiltration à la parcelle et en développant le réemploi des eaux de pluie.

La plupart des matériaux et matériels utilisés sont issus du réemploi : sols issus de déblais de chantier, récupération ou achats de petits matériels d’occasion.

A l’échelle du site, environ 50% des terres sont issues de déblais de chantier issus de la région lyonnaise.

Un apport de différents couverts végétaux (trèfle, lupin, moutarde) a permis d’amender 100% des sols du site sur les bandes test.

Sur la partie potagère, la terre végétale est intégralement issue de gisements de réemploi de la région.

Trois composteurs ont été construits avec les habitants en utilisant des matériaux de réemploi.

Le projet cherche à minimiser l’utilisation d’énergie fossile : hormis au stade de l’installation des terres et des aménagements, qui a nécessité l’utilisation d’engins, le recours aux énergie carbonées est réduit au maximum tout au long de l’occupation temporaire : approvisionnement local pour les outils, les matériaux et les graines, utilisation d’outils permettant de s’affranchir des machines (grelinette par exemple)… Certaines tâches ne sont pas possibles sans la machine, mais ces interventions sont pensées en amont, et discutées pour voir s’il n’est pas possible de faire autrement.

Le fonctionnement, la maintenance et l’entretien est réalisé par les bénévoles du collectifs et les habitant.e.s du quartier qui souhaitent participer. Le choix d’espèces endémiques et adaptées au changement climatique et la stratégie de gestion des eaux permettent de minimiser les interventions.

Les composteurs construits avec les habitants participent à la sobriété de gestion du site et à l’économie circulaire (amendement ultérieur des sols).

Critère n°2 : INCLUSION

La base du projet a été réfléchie et portée par le collectif Gratte-Terre et ses partenaires, et à partir de la mise en place du jardin (avril 2020), les habitant.e.s ont pris en main la gestion du jardin partagé pédagogique en étant accompagné par le collectif.

50aine de personnes inscrites dans le groupe Whatsapp

57 participants réguliers à la gestion du jardin et des composteurs, deux « fêtes des récoltes »

30aine d’ateliers participatifs depuis 2020 : récoltes de graines, formation en arboriculture, co-construction des composteurs, co-construction de mobiliers en bois, portes-ouvertes à destination des professionnels de l’aménagement, ouverture métiers de l’artisanat…

C’est une des ambitions du projet de favoriser la mixité sociale et fonctionnelle en s’adressant aux riverains et habitants, aux écoles et autres acteurs éducatifs et sociaux. Aujourd’hui environ une cinquantaine de personnes de tous horizons participent à la vie du site.

Par ailleurs des ateliers sont régulièrement organisés pour les enfants de l’association SPES qui accompagne des jeunes du CP à la Terminale en situation de décrochage scolaire et majoritairement issus de quartiers prioritaires de la ville (QPV).

4 groupes scolaires ont été accompagnés dans le cadre du temps scolaire.

En complément des ateliers cités à la question précédente, les productions de légumes sont distribuées prioritairement aux bénévoles qui en ont le plus besoin. En cas de surplus, ils sont donnés au Secours Populaire de Villeurbanne.

Le site offre un espace de fraicheur et de verdure aux habitants du quartier mais aussi un espace où ils peuvent se retrouver pour échanger et participer à la vie de leur quartier.

Les habitants manifestent leur souhait de pérennisation de certains aspects du projet.

Gratte Terre est également intégré dans la programmation de « Villeurbanne Capitale Française de la Culture », réalise une série vidéo avec Leguman et édite un « passeport phytosanitaire végétal et urbain »

Voir aussi :

Article de Sylvain Grisot sur Dixit, relayé sur LinkedIn.

Les jeudis au café #3 / Gratte-Terre : une école de la forêt

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Le projet participe à l’émergence d’une nouvelle filière de valorisation des terres de chantier en sols fertiles sur la métropole lyonnaise pour préserver nos ressources naturelles et limiter la production de déchets issus du BTP.

Il participe également aux activités associatives de la ville de Villeurbanne, notamment des associations membres du collectif : jardin d’Yvonne et SPES soutien scolaire ; et aussi aux activités culturelles, artistiques et éducatives via les ateliers animés par Thierry Boutonnier auprès des scolaires.

Le collectif Gratte-Terre s’est voulu innovant aussi dans sa composition pour montrer que l’aménagement de la ville peut se faire de nouvelle façon en associant des structures différentes mais complémentaires. La composition :

  • d’une structure privé classique : SCE (groupe Keran) qui a un statut de Société Anonyme,
  • d’une structure coopérative : Parcs et Sports,
  • deux structures associatives : jardin d’Yvonne et SPES soutien Scolaire
  • un artiste : Thierry Boutonnier

Tout en laissant une place pour intégrer rapidement des habitant.e.s sur la gestion et le fonctionnement du jardin partagé pédagogique.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Le projet est totalement réplicable ailleurs. Nous travaillons actuellement avec les services de la ville et de la métropole pour essayer de transposer le volet jardin pédagogique partagé de Gratte-Terre au-delà d’août 2023 dans un environnement proche pour répondre aux besoins des habitant.e.s.

Le volet fertilisation des déblais de chantier in-situ est transposable dans des projets d’aménagements de grandes ampleur (type ZAC) qui sont programmé sur plusieurs années. Ce type projet ont l’avantage d’avoir du foncier disponible sur plusieurs années (24 mois minimum) pour fertiliser des sols tout étant compatible avec le phasage de l’opération. Cela pourrait permettre également d’anticiper et/ou de préfigurer des usages futurs (parcs, jardins, …).

A propos de Solène Martin

Chargée de Mission, Groupe de Travail et Travaux. Étudiante à l’École Urbaine de Sciences Po Paris sur la transition écologique des villes.

A propos de Quentin Guillemot

Animé par les questions climatiques et les autres limites planétaires, Quentin se dirige vers un parcours sur l’aménagement du territoire à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Son expérience dans les milieux associatifs, notamment à la Fresque du Climat, l’aident à mieux saisir les enjeux de la bifurcation écologique. Entre sa Haute-Savoie natale et sa ville de cœur, Rennes, où il a gagné en compétence sur les sujets de la mobilité et de l’agriculture durable, il pose aujourd’hui ses valises à Paris pour déployer les ateliers territoriaux de France Villes et territoires Durables dans tout le territoire. 

A propos de Tara Goodwin

Diplômée d’une Licence de l’INALCO (Langues’O) en langue Hindi et bi-cursus Relations internationales – Humanités environnementales, Tara est actuellement étudiante en alternance du Master 2 Relations Internationales et Action à l’Étranger de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses missions chez France Villes et territoires Durables s’inscrivent dans la lignée de ses expériences à l’UNESCO et au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, contribuant ainsi à son insertion professionnelle dans le domaine de la diplomatie environnementale et de la coopération internationale pour le développement.

A propos d'Isabelana Noguez

Diplômée du Master en Communication Numérique et Analyse de Données à la Sorbonne Nouvelle, Isabelana est une journaliste mexicaine. Elle a travaillé précédemment dans la communication et les relations presse dans le secteur culturel en France et au Mexique. Aujourd’hui, elle s’intéresse aux enjeux écologiques et aux actions et solutions pour préserver l’environnement et la biodiversité.

A propos de Marion Gonzales

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Elle est aujourd’hui responsable de la communication et des affaires internationales de l’association.

A propos de Camille Waintrop-Boyon

Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine.
Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

A propos de Sébastien Maire

Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.
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