Ecole maternelle Vincent Auriol
Une réalisation proposée par Prix National de la Construction Bois
Contributeur
pncb@fibois-france.fr
Descriptif
Le projet développe une forme polymorphe générée par la géométrie contrainte du site, tout en apportant autant de porosités vertes et de qualités urbaines que possible. Objet de centralité, l'école se place alors au creux d'un ensemble paysagé, où chaque volume et façade interagie et s'articule avec l'espace urbain. Chaque niveau du projet, depuis la cour de récréation jusqu'à la toiture, se structure autour d'une promenade architecturale, d'une rue intérieure qui accompagne le programme. Ainsi, chaque espace est éclairé naturellement et donne à voir sur ce nouveau paysage. Le projet est pensé dans une approche constructive bas carbonée. Le choix des matériaux, tant pour la construction que les façades ou les finitions intérieures, s'est ainsi fait dans un éventail de matériaux biosourcés et géosourcés. Le bâtiment s'inscrivant dans une certification de conception passive, les besoins en chauffage sont réduits par l'optimisation des apports solaires, une enveloppe très performante (triple vitrage, isolation paille très performante, étanchéité à l'air) et un système de ventilation double flux.
- Construction
- Matériaux
- Éducation et formation
- Bâtiment
Fiche d'identité
- Métropole
Distinctions
Médias
Évaluation du projet*
sur la base du déclaratif du contributeur
Critère n°1 : SOBRIÉTÉ
Le projet paysager de l’école répond à l’objectif de continuité écologique. Les différentes terrasses qui s’étagent se dessinent comme une succession de jardins. Ecrin et filtre pour protéger l’école, cadre privilégié pour les enfants et jardins d’agrément pour les logements mitoyen, cette nature apportera un bien-être et favorisera la biodiversité.
La totalité des revêtements de sols extérieurs sont perméables (revêtement composé d’une résine sans solvant et de graviers concassés), maximisant l’infiltration naturelle des eaux pluviales sur la parcelle.
L’ensemble des toitures non-accessibles sont également végétalisées semi-intensive, permettant à la végétation de faire office de surface tampon en cas de fortes intempéries et, de façon plus quotidienne, d’être un support de biodiversité en milieu urbain. En cela, le projet se place dans la continuité des cœurs d’ilot paysagers.
Le projet est pensé dans une approche constructive bas carbonée. Le choix des matériaux, tant pour la construction que les façades ou les finitions intérieures, s’est ainsi fait dans un éventail de matériaux biosourcés et géosourcés.
Le sens de la forme organique du projet rejoint les questions environnementales par l’utilisation et la mise en œuvre de matériaux locaux et peu énergétiques. Les murs bois sont préfabriqués en atelier et les briques en terre cuite sont fabriquées à proximité de Paris, moulées à la main et dans un des derniers fours anciens traditionnels en France.
Les solutions techniques constructives mises en œuvre sur ce projet répondent à des problématiques de performances thermiques et de confort d’été, des contraintes d’acoustiques tant intérieures qu’extérieures et à une volonté forte de réduire le bilan carbone du bâtiment. Dans ce contexte, le bois est développé sous toutes ses formes : enveloppes en mur ossature bois et isolation paille, murs intérieurs et planchers en CLT, menuiseries extérieures bois-aluminium, bardage bois (bardage vertical à claire-voie et horizontal en séchoir à tabac) et finitions de second-œuvre en bois.
Le projet engage une démarche bas carbonée globale, notamment grace à une analyse de cycle de vie du bâtiment (ACV). Dans ce but, les énergies grises lors de la construction et de la fabrication du projet ont été prises en compte. Ainsi, l’opération atteint le niveau E3C1 du label E+C-, ainsi que la certification HQE option label “Bâtiment Biosourcé” (2ème niveau), le label Effinergie et respecte le Plan Climat Ville de Paris. Il s’agit également du premier bâtiment public labellisé BBCA niveau Excellent.
Le bâtiment s’inscrivant ainsi dans une certification de conception passive, les besoins en chauffage sont réduits par l’optimisation des apports solaires, une enveloppe très performante (menuiseries en triple vitrage + occultations solaires par brise-soleil orientables) et un système de ventilation double-flux.
La consommation d’énergie primaire est de 50 kWhep/m².an, soit une consommation extrêmement faible par rapport à des programmes similaires mais aussi vis-à-vis des standards actuels de la construction. La ventilation double flux, en sus de l’excellente performance thermique de l’enveloppe, a permis de réduire les besoins en chauffage à <15 kWh/m²/an. En phase d’usage, les émissions de GES sont estimées à 3 kg CO2/m².an.
Le projet a été conçu de façon à maximiser la résistance des matériaux au temps et aux usages intensifs propres à un programme scolaire. Les revêtements de sols et muraux sont, en sus d’être pour majorité biosourcés, résistants et peu onéreux à remplacer.
La ventilation double-flux automatisée, couplée à des occultations solaires réglables, permet de limiter les besoins en chauffage et rafraîchissement tout en réduisant les besoins en entretien.
Les espaces extérieurs paysagers sont des supports pédagogiques pour les écoliers, permettant ainsi d’inclure ces derniers dans une démarche de découverte et de respect de l’environnement et de la biodiversité.
Critère n°2 : INCLUSION
Initiée au printemps 2013, l’opération d’aménagement de l’îlot 82-90 Boulevard Vincent Auriol / 96 Rue Jeanne d’Arc, portée par la SEMAPA, questionne l’écologie urbaine, sur une proposition d’Urban-Act et Transfaire, MOE urbaine. L’opération 96 rue Jeanne d’Arc s’inscrit dans le processus de valorisation du boulevard Vincent Auriol, évolution pensée dans un processus de concertation par la Mairie du XIIIe.
La parcelle du n°82-90 était occupée par une école de plain-pied, sur une butte arborée, contrastant avec les immeubles d’habitation voisins. Le site présentait alors des dénivelés importants et non conformes à l’accessibilité pour tous, auquel le projet d’aménagement se devait de répondre. Le projet urbain, qui s’organise autour d’un cœur d’îlot végétal, répond à la trame verte du quartier, et offre des immeubles de logements sociaux et intermédiaires et un équipement : l’école maternelle. Le boulevard lui-même est revalorisé par l’installation de commerces et d’aménagements pour les mobilités douces.
Le processus participatif mis en place a abouti à une fiche de lot très précise pour l’école maternelle, organisant sur cette parcelle polymorphe l’implantation de la cour sur rue, d’un bâtiment en coeur d’ilot, des relations avec les logements existants et à construire, ainsi que des continuités végétales dans lesquelles devait s’inscrire l’école.
Les ambitions du Maître d’Ouvrage en termes d’exemplarité écologique ont permis de porter ici un projet bas carbone et défendant, au travers d’une relation forte à la nature, une certaine qualité d’usage pour ce jeune public et les personnes qui les encadreront. Une densité urbaine forte certes, mais une densité apaisée et mesurée, au travers d’un projet à haute qualité environnementale.
La programmation intègre une mixité sociale par la diversité de typologie de logements. La mixité fonctionnelle est trouvée dans l’usage des communs, toitures pour potager et locaux associatifs. L’un des projets de logements (l’immeuble social) propose également des logements novateurs dans leur configuration : dans les grands appartements familiaux, une studette est séparée de l’appartement et accessible par un patio commun (idéal pour l’indépendance d’un jeune adulte qui n’a pas d’autres moyens que de loger chez ses parents).
Le projet de l’école maternelle oblige à prendre en compte des contraintes liées à la fragilité du public accueilli (qualité environnementale de l’air, des sols, accessibilité etc). L’autre aspect très important est la recherche de réduction de l’effet d’ilot de chaleur urbain pour le confort d’été des résidents du quartier. Les solutions mises en place sont simples : végétalisation en toiture et pleine terre au cœur de l’îlot !
Les retours d’usage de l’école maternelle sont très positifs notamment sur le ressenti du confort d’ambiance générale lié aux matériaux, aux connexions vers l’extérieur et au confort thermique été comme hiver. Dans un quartier où les logements sociaux sont dominants, l’équipement de haute qualité est une fierté et un nouveau repère pour les habitants.
Critère n°3 : RÉSILIENCE
NC
Le groupement de Maitrise d’œuvre a tenu à aborder l’ensemble des sujets de conception et de construction à tous les niveaux. Des échanges approfondis ont eu lieu afin d’intégrer toutes les problématiques relatives à la conformité du programme, aux contraintes techniques et aux ambitions environnementales. La forme finale de l’opération découle ainsi de la somme des réponses apportées par ces contraintes et non d’une forme définie a priori.
Critère n°4 : CRÉATIVITÉ
Le projet urbain contribue à la création de logements sociaux (1/3 des programmes) et intermédiaires (2/3) afin d’améliorer la mixité sociale dans un quartier à grande majorité de logements sociaux. Le projet participe au dynamisme économique du quartier en apportant une continuité commerçante dans les rez-de-chaussée du Boulevard Vincent Auriol. Enfin le projet intègre également des locaux associatifs qui accueilleront l’association en charge d’animer et entretenir le jardin potager en toiture des logements (immeuble C2).
En 2014, plusieurs scénarios de plan masse urbain ont été soumis au vote du public et des riverains suite à des réunions publiques de présentation. Le vote ont mis en avant un scénario pour 70% et les commentaires laissés ont abouti à supprimer un étage sur l’immeuble C2 sur ce même scénario. Enfin sur le volet technique, chaque immeuble du projet doit viser un niveau d’objectif d’emploi de matériaux biosourcés, le plus performant étant l’équipement public qui a atteint un niveau BBCA Excellent.
Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ
Tout projet d’architecture répond à un contexte, un programme et des données spécifiques. Ainsi, chaque réponse architecturale se veut unique. Pour autant, les démarches de conception et de construction tout comme les retours d’expérience se veulent être accessibles au plus grand nombre, puisqu’un certain nombre d’informations techniques sont en accès libre.
Etant donné les enjeux environnementaux et sociaux portés par la Maîtrise d’Ouvrage, il apparaît comme primordial de communiquer sur une telle opération afin de capitaliser sur ce type d’initiative, et encourager tous les acteurs à se saisir des sujets qu’ils pourront porter à leur tour sur tous les territoires.