Sept communes et intercommunalités françaises sont récompensées pour leur action en faveur de la biodiversité sous l’angle de la sobriété. Limiter l’artificialisation ou la pollution lumineuse, gérer moins intensivement des espaces verts ou naturels, protéger les rivières et zones humides ou encore favoriser une agriculture bio locale : ce sont les actions des communes d’Aureille, Montbazin, Mouans-Sartoux, Saint-Médard-en-Jalles, Nantes, de la communauté de communes du Pays Fléchois, et enfin de la communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges élue Capitale française de la Biodiversité 2024.
La communauté de communes
Bruyères Vallons des Vosges
Lauréate : Capitale française de la Biodiversité 2024
La communauté de communes Bruyères Vallons des Vosges agit résolument pour la sobriété lumineuse afin de restaurer une trame nocturne favorable au cycle de vie des espèces qui vivent la nuit : amphibiens, chauves-souris, rapaces et papillons de nuit. Le travail poussé de connaissance naturaliste et de modélisation permet d’informer et de mobiliser les communes et acteurs du territoire pour réduire fortement la pollution due à l’éclairage public et privé, par une politique d’extinction ambitieuse.
Aureille
Lauréate : Meilleure commune pour la Biodiversité 2024
Pour prévenir les feux de forêt tout en maintenant des milieux ouverts indispensables pour de nombreuses espèces végétales et animales patrimoniales, la commune d’Aureille bénéficie d’un ambitieux plan de gestion qui couvre la majeure partie de son territoire. Un ensemble de mesures sobres et peu coûteuses (broyage mécanique, pâturage extensif, semis pour régénérer certains espaces) garantit le bon équilibre entre préservation de la biodiversité, maintien des usages comme la chasse et l’exploitation forestière, et la lutte contre les incendies qui est une préoccupation majeure dans les garrigues et forêts méditerranéennes.
Montbazin
Lauréate : Meilleure commune pour la Biodiversité 2024
Depuis 2020, la commune a décidé d’un gel de l’ensemble des opérations d’urbanisme programmées jusqu’alors, afin de se donner le temps de connaître précisément la biodiversité locale grâce à un atlas de la biodiversité communale avec le CPIE du bassin de Thau.
Grâce au soutien financier de l’ensemble des partenaires institutionnels, elle a défini sa trame verte et bleue mais aussi sa trame noire, réalisé un diagnostic agroécologique du territoire et lancé une étude en vue d’atteindre le Zéro artificialisation nette dans son futur Plan local d’urbanisme, dont le pilotage du groupement a été confié à un écologue. Elle mène enfin une politique d’acquisition foncière conjointe avec le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie.
Saint-Médard-en-Jalles
Lauréate : Meilleure commune pour la Biodiversité 2024
Dans un contexte de forte pression foncière de l’agglomération bordelaise, la commune a coconstruit avec le Département de la Gironde et l’ensemble des parties prenantes une zone de préemption des Espaces naturels sensibles qui couvre désormais près du tiers du territoire et permet protection et acquisitions foncières de milieux naturels à enjeux, dont certains étaient jusque-là destinés à l’urbanisation. C’est donc bien une politique de sobriété foncière, éclairée par une connaissance naturaliste précise, nourrie par des écologues en interne et des partenaires associatifs et institutionnels. Elle permet de plus l’ouverture au public de nouveaux espaces verts de proximité, comme les sites Dupérier ou Bourdieu.
Nantes
Lauréate : Meilleure commune pour la Biodiversité 2024
Comme la plupart des grandes villes françaises, Nantes doit conjuguer la création de logements, de services et d’activités pour éviter l’étalement urbain dans les campagnes avec le maintien et la création d’espaces verts nécessaire au bien-être des citadins. Son plan « Pleine terre » entend y contribuer en désimperméabilisant et renaturant 14 ha de surfaces bitumées ou bétonnées d’ici 2026.
Héritière d’une riche tradition botanique et horticole, la ville crée des « Oasis de biodiversité » au sein de ses espaces verts à toutes les échelles, pour accueillir la flore, la fonge et la faune sauvage. La forme de ces aménagements varie en fonction de chaque site et de son contexte, avec l’appui d’une équipe d’écologues et de naturalistes en interne et de leurs partenaires spécialisés : zones en libre évolution, pâturage, restauration de ripisylve, végétalisation d’espaces minéraux, radeaux végétalisées low-tech sur canal, pré-verger…
La communauté de communes du Pays Fléchois
Lauréate : Meilleure intercommunalité pour la Biodiversité 2024
Le Pays Fléchois alloue des moyens importants à la biodiversité, avec un service Patrimoine naturel de 7 agents et des partenariats forts et de longue date par exemple avec le CPIE Vallées de la Sarthe et du Loir et le Conservatoire d’espaces naturels des Pays-de-la-Loire. Gestionnaire de la réserve naturelle régionale du Marais de Cré, la collectivité met en place un large panel des bonnes pratiques d’entretien sobre des zones humides par le pastoralisme et le réemploi sur place de tous les matériaux issus des opérations d’entretien. Elle assure aussi auprès d’un public varié comprenant les personnes à mobilité réduite la valorisation et la découverte de ces milieux indispensables pour la faune et la flore mais aussi très importants pour le cycle de l’eau.
Mouans-Sartoux
Mention spéciale « Alimentation & Biodiversité »
Depuis plus de 15 ans, la commune anime un projet politique structurant autour de l’alimentation bio locale, au travers de deux outils originaux, performants et complémentaires. La régie agricole municipale fournit les légumes pour la restauration collective et la Maison de l’Education à l’alimentation durable forme tous les publics à une alimentation saine, à faible empreinte écologique, et en lien avec la protection des terres agricoles et de la flore et de la faune sauvage. Un projet qui percole dans toute la commune, avec de nombreux jardins partagés ou familiaux, et qui inspire et essaime en France et en Europe.
A propos du concours
Le concours Capitale française de la Biodiversité est organisé par l’Office français de la biodiversité, Plante & Cité, centre technique national sur les espaces verts et la nature en ville, et les Agences régionales et collectifs régionaux pour la Biodiversité coordonnées par l’Agence régionale de la Biodiversité en Île-de-France, avec la participation du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Il est soutenu par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.
Enfin, il s’appuie sur de nombreux autres partenaires, dont France Villes et territoires Durables, réunis au sein de son Comité scientifique et technique en charge de l’évaluation des candidatures.