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Interview avec Gérard Wolf, Fédérateur Ville Durable

Gérard Wolf est Fédérateur Ville Durable auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, Président de la Task force ville durable de MEDEF International et également personnalité qualifiée au sein du Bureau de France Villes et territoires Durables.  

 

Pouvez-vous revenir sur la genèse du rôle de Fédérateur Ville Durable ?  

Depuis 2012, il existe un dispositif de soutien à l’export, structuré en « familles » prioritaires (actuellement : agroalimentaire, énergies renouvelables, industries culturelles et créatives, santé et ville durable). Cette démarche consiste essentiellement en un partenariat public-privé entre l’État et une personnalité du secteur public et privé nommée par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce « fédérateur » a un triple rôle de conseil, de représentation et de coordination opérationnelle, pour promouvoir le savoir-faire français sur des marchés prioritaires à l’étranger. Depuis le deuxième septennat d’Emmanuel Macron, plusieurs Fédérateurs ont rejoint leur ministère de rattachement – c’est le cas du ministère de l’Agriculture ou encore celui de la Culture. Le gouvernement a voulu renforcer son action sur deux secteurs vraiment prioritaires dans le monde : la santé et les villes. 

J’assure depuis 2016 la mission d’accompagnement des filières de la ville durable à l’international. C’est un secteur où la France dispose d’une expertise et de positions économiques fortes, sur l’ensemble de la « chaîne de valeur » de la ville. Mon objectif, en tant que Fédérateur Ville Durable, est de parvenir à rassembler les décideurs, dans leur grande diversité – que ce soit les opérateurs (entreprises de toutes tailles souhaitant se développer à l’international), tous les acteurs de la Team France Export (Bpifrance, Business France, France Villes et territoires Durables, Fnau, FMDV etc.), les bailleurs et représentants de la France dans les instances internationales. C’est pour les réunir que j’ai, par exemple, soutenu d’un échelon décentralisé, dans certains pays : la création de clubs locaux « ville durable » (une quinzaine actuellement). Tous ces acteurs ont des priorités et zones d’interventions géographiques qui peuvent être différentes, mais ils partagent un ADN commun : la volonté de promouvoir la filière ville durable française. Jouer collectif, quand l’occasion se présente, est généralement une stratégie gagnante à l’international ! 

 

Quelles sont les articulations avec la task force Ville Durable du MEDEFI ou encore avec l’écosystème de France Villes et territoires Durables, au sein duquel vous êtes personnalité qualifiée depuis la création de l’association ?  

La task-force Ville Durable du MEDEFI, que je préside, regroupe 420 entreprises de toutes tailles, opérant sur l’ensemble de la chaîne de valeur (construction, transport, assainissement…). Son rôle est de proposer l’expertise française sur les villes à des interlocuteurs étrangers. Elle se positionne donc comme un outil de promotion de la vision française de la ville durable, mettant notamment l’accent sur une de ses particularités : l’inclusivité (tant environnementale qu’économique et sociale). Quant à ses quatre piliers d’action, il s’agit de la conception et l’ingénierie, les mobilités inclusives, la résilience des réseaux et services, et le « savoir-faire avec ». Voilà qui n’est pas sans rappeler les quatre piliers – sobriété, résilience, inclusion et créativité – de France Villes et territoires Durables !  

Le Fédérateur Ville Durable a, je le disais, pour mission centrale de réunir les différents décideurs de la filière. Dans le cadre de ma mission, j’ai mis en place un comité de pilotage (COPIL International), lieu d’échange et de concertation stratégique entre les principaux acteurs du secteur de la ville durable. Cela comprend bien entendu les opérateurs qui fédèrent les entreprises, comme Business France ou le MEDEF, ou qui animent les synergies public-privé, comme France Villes et territoires Durables. 

Mes « trois casquettes » (Fédérateur Ville Durable, Président de la task-force du MEDEFI et personnalité qualifiée de France Villes et territoires Durables) se recoupent donc sur de nombreux aspects, comme l’a montré par exemple ma participation au dernier Forum Urbain Mondial de Katowice en Pologne, du 26 au 30 juin 2022, où je me suis rendu en tant que Fédérateur, et où étaient représentés à la fois la task-force du MEDEFI et France Villes et territoires Durables.  

 

 

Quelles sont vos priorités pour votre mandat jusqu’à 2024 et quelles perspectives identifiez-vous pour la mission internationale de FVD ?  

Lorsque j’ai été reconduit comme Fédérateur Ville Durable cette année, la lettre de mission que l’on m’a remise était, pour la première fois, co-signée par M. Olivier Becht (Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger) et Catherine Colonna (Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France), ce qui atteste de l’intérêt accordé à la promotion de la filière de la ville durable par les deux ministres.  

Mes missions s’articuleront jusqu’à la fin de mon mandat autour de quatre zones géographiques prioritaires : Amérique latine (en particulier le Brésil), pays de l’ASEAN, Afrique et Asie centrale… sans oublier des pays qui ont besoin de nous, comme le Liban ou l’Ukraine, pour poursuivre les travaux engagés sur la participation des entreprises françaises à la remise en route des services essentiels. La feuille de route qui m’a été confiée laisse toutefois de la place à l’imagination, et les axes à suivre seront à co-construire avec les membres du COPIL International. 

Quant à France Villes et territoires Durables, je me réjouis des efforts engagés depuis le début pour structurer l’action internationale autour des 4 collèges (Etat, collectivités locales, experts privés et entreprises). La plus-value de l’association, c’est bien d’embarquer les décideurs publics (Etat et collectivités) aux côtés des privés sur nos sujets à l’international, et de jouer la complémentarité et les synergies communes avec d’autres acteurs comme le PFVT (Partenariat Français pour la Ville et les Territoires). En cela, la montée en compétence de l’association sur l’international a permis de renforcer le paysage français de la ville durable à l’export, et c’est tant mieux ! Cette jeune association montre déjà sa forte utilité en franco-français et en portage de nos savoir-faire à l’étranger, grâce au dynamisme de son équipe ! 

A propos de Solène Martin

Chargée de Mission, Groupe de Travail et Travaux. Étudiante à l’École Urbaine de Sciences Po Paris sur la transition écologique des villes.

A propos de Quentin Guillemot

Animé par les questions climatiques et les autres limites planétaires, Quentin se dirige vers un parcours sur l’aménagement du territoire à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Son expérience dans les milieux associatifs, notamment à la Fresque du Climat, l’aident à mieux saisir les enjeux de la bifurcation écologique. Entre sa Haute-Savoie natale et sa ville de cœur, Rennes, où il a gagné en compétence sur les sujets de la mobilité et de l’agriculture durable, il pose aujourd’hui ses valises à Paris pour déployer les ateliers territoriaux de France Villes et territoires Durables dans tout le territoire. 

A propos de Tara Goodwin

Diplômée d’une Licence de l’INALCO (Langues’O) en langue Hindi et bi-cursus Relations internationales – Humanités environnementales, Tara est actuellement étudiante en alternance du Master 2 Relations Internationales et Action à l’Étranger de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses missions chez France Villes et territoires Durables s’inscrivent dans la lignée de ses expériences à l’UNESCO et au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, contribuant ainsi à son insertion professionnelle dans le domaine de la diplomatie environnementale et de la coopération internationale pour le développement.

A propos d'Isabelana Noguez

Diplômée du Master en Communication Numérique et Analyse de Données à la Sorbonne Nouvelle, Isabelana est une journaliste mexicaine. Elle a travaillé précédemment dans la communication et les relations presse dans le secteur culturel en France et au Mexique. Aujourd’hui, elle s’intéresse aux enjeux écologiques et aux actions et solutions pour préserver l’environnement et la biodiversité.

A propos de Marion Gonzales

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Elle est aujourd’hui responsable de la communication et des affaires internationales de l’association.

A propos de Camille Waintrop-Boyon

Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine.
Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

A propos de Sébastien Maire

Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.
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