Mode sombre

Aménagement d’une cour d’école résiliente, sobre, inclusive

Une réalisation proposée par Communauté Urbaine de Dunkerque

Bâtiments Conception Vie locale

Contributeur

Référent :  Michaël Bryche -Direction Qualité de Vie et Environnement
Contact : 

michael.bryche@cud.fr

Descriptif

En 2020 La ville de Dunkerque a décidé de travailler la question des cours d’écoles afin d’offrir aux enfants et enseignants un cadre plus adapté aux besoins actuels. Les principes d’aménagements rejoignent la politique de sécurisation des déplacements piétons aux abords des équipements scolaires avec, tant que faire se peut, la création d’accès par des sites de qualité (parvis réaménagés, parcs urbains…)

Les principes de l'aménagement reposent sur la résilience, la sobriété, l’inclusion, l’éducation et l’art.

Ainsi les aménagements ont permis, sans adaptation des dimensions de l’espace, d’ouvrir l’école sur un parc urbain de proximité, de désimperméabiliser les sols et de récupérer les eaux de toiture et de surface pour des usages d’arrosage dans un premier temps, de « dégenrer » les usages, d’offrir aux élèves des espaces où l'imaginaire et l’esprit créatif priment, la possibilité de faire classe hors les murs…

 

  • Ecologique

La cour devra répondre favoriser la préservation et le développement de la biodiversité et l’éducation à l’environnement en devenant un véritable écosystème vivant agréable et éducatif. La cour devra proposer un environnement d’apprentissage expérimental dédié aux enfants. Les enfants pourront non seulement se reconnecter au fonctionnement de la nature à travers le cycle des végétaux, le cycle de l’eau, mais aussi se familiariser avec les comportements responsables, la production d’énergie renouvelable et la préservation de nos ressources. Dans ce cadre, la question de l’infiltration des eaux de surface et celle de la récupération des eaux de pluie sera ainsi au cœur du projet pour permettre notamment l’arrosage des espaces végétalisés.

 

  • Adaptée au climat dunkerquois

La cour devra offrir une protection contre le vent et la pluie, l’hiver et un espace de fraicheur l’été

 

  • Incluant la différence, non genrée

La cour d’école devra être attrayante, inclusive et accessible à tous les enfants quelles que soient leurs capacités physiques et cognitives. Elle devra permettre aux filles et aux garçons de jouer ensemble sans distinction de genre.

 

  • Modulable et évolutive :

La cour proposera différentes zones d’activité pour l’enfant qui choisira soit d’être actif ou de ne pas l’être, ou encore de faire du sport ou de s’adonner à la lecture.

L’enfant devra pouvoir aussi découvrir un nouvel espace à chaque rentrée notamment au fil des saisons. Le mobilier sera pensé de manière à pouvoir être facilement agencé par l’équipe pédagogique pour transformer l’espace. La zone destinée aux activités sportives le matin devra pouvoir, par exemple, évoluer en espace de classe l’après-midi.

 

  • Ouverte sur le quartier :

Si la cour d’école est prioritairement un espace mis à profit par l’école, elle pourra faire l’objet d’une ouverture à d’autres publics hors temps scolaire.

 

  • Festive mais aussi culturelle :

La cour d’école pourra être le lieu d’événements sportifs, culturels, voire festifs pour favoriser les liens sociaux. Elle devra être pensée comme un support pour ouvrir les enfants sur le monde. Elle devra favoriser l’apprentissage du vivre ensemble en impliquant notamment l’équipe pédagogique et les enfants dans sa gestion et dans son entretien.

Thématiques : 
  • Construction
  • Milieux naturels et aquatiques, biodiversité
  • Éducation et formation
  • Renforcement du lien social et de la solidarité
Échelle : 
  • Quartier

Fiche d'identité

marker  Hauts de France / Dunkerque
Type de territoire : 
  • > 20 000 < 100 000 habitants
Date de livraison :  23/09/2021
Surface bâtie :  3000 m²
Coût du projet :  480 000€
Maîtrise d'ouvrage :  Ville de Dunkerque : Place Charles Valentin, 59140 Dunkerque Téléphone
Maîtrise d'oeuvre :  Conception : Agence Phytolab 4 bis Rue Général Leclerc de Hauteclocque, 44000 Nantes Réalisation : Ville de Dunkerque : Place Charles Valentin, 59140 Dunkerque
Partenaires associés :  l’Agence d’urbanisme de Dunkerque, CEREMA, Agence de l'eau

Médias

 

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Le projet  permet la désimperméabilisation des sols  par la démolition d’enrobés existants pour la réalisation de plantations locales, la déconnexion des toitures du réseau visant à la récupération par la pose d’un stockage et d’un pompage pour mise à disposition.

 

  • Déconnexion de 3150m² de surface imperméabilisée (toitures et sol en enrobé) du réseau d’assainissement unitaire pour infiltration des eaux pluviales sur la parcelle.
  • Désimperméabilisation de 750m² de surface en enrobé pour obtenir 45% de la surface totale de la cour en matériaux drainants (copeaux de bois, gazons, plantations, pavés en joints engazonnés, etc.)
  • Installation d’une cuve afin de recueillir les eaux de toiture pour l’arrosage des plantations et l’entretien du site
  • Création d’une « forêt jardin » avec plantation d’espèces indigènes de manière à présenter toute les strates arbustives pour préserver et développer la biodiversité du site.
  • Installation de nichoirs/refuges à hérissons, chauve-souris, écureuil, oiseaux, lézards, insectes

  • Réutiliser au maximum les surfaces d’enrobé existantes pour ne pas générer d’utilisation évitable de dérivés pétroliers
  • Lorsque cela sera possible, les matériaux provenant des structures démontées (fondation du revêtement en enrobé) seront réemployés sur site
  • Les structures des préaux sont en acier (matière recyclable) et en bois (mélèze ou pin issus de filières gérées durablement

Création d’un ilot de fraicheur limitant le recours à la climatisation lors d’épisode de chaleur

Oui, les revêtements de sols existants ont été conservés bien qu’anciens car ils répondaient toujours à leur destination et ne présentaient pas de risque pour les usagers.

Les plantations et objectifs de gestion permettent de limiter au maximum les interventions

  • Paillage des plantations limitant ainsi les opérations d’arrosage et de désherbage
  • Limitation des surfaces de pelouse pour limiter les opérations de tonte
  • Participation active des enfants et de l’équipe pédagogique à l’entretien quotidien du site ne laissant que les grosses opérations de maintenance aux services techniques

Critère n°2 : INCLUSION

  • Pour la définition du programme, la ville assistée de l’AGUR et du CEREMA a entrepris :
    • Une présentation de la démarche avec recueil, sur site, des remarques/avis/souhaits des enseignants et des parents
    • Une rencontre avec les délégués de classe de l’école et le Conseil Municipal Enfants pour recueillir leurs attentes​
    • Une présentation à la maison de quartier Soubise en présence d’habitants pour apprécier l’impact de cet aménagement dans la vie du quartier

Ces échanges ont permis d’établir une cartographie des usages, un recueil des envies et le choix d’un panel d’images de références

  • En phase conception l’agence Phytolab a entrepris deux sessions de travail sur table avec d’une part l’équipe enseignante et, d’autre part les délégués de classe et CME pour confronter sa déclinaison du programme à leur vision de futurs utilisateurs. Ce travail constitua la base des esquisses présentées au COTEC et COPIL du projet

Une cour non genrée : La cour permettra aux filles et aux garçons de jouer ensemble sans distinction de genre car l’espace récréatif ne peut plus se résumer à un grand espace bitumé où les garçons jouent au ballon au centre et les filles sur les côtés.

Une cour incluant la différence : La cour d’école sera attrayante, inclusive et accessible à tous les enfants quelles que soient leurs capacités physiques et cognitives.

Le premier conseil d’école a relevé que les niveaux usages de l’espace permettent aux enfants de développer leur imaginaire, une mixité et des partages accrus, ils sont plus attentifs en classe et les conflits sont en baisse.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Ce projet vise à :

  • Sensibiliser les enfants sur les enjeux liés au développement durable, à la préservation des ressources naturelles, de l’environnement et de la biodiversité
  • Participer à la préservation de l’eau
  • Participer à la préservation de la biodiversité sur le territoire
  • Créer un ilot de fraicheur sur le quartier
  • Créer une cour d’école pour toutes et tous
  • Etre un support pour une école du dehors : faire sortir les enfants améliore leur bien-être et leur santé

Climatique pour la recherche de la désimperméabilisation et des moyens de récupérer les eaux de toitures et de surfaces pour de nouveaux usages.

Sociales concernant la modification des usages et pratiques anciennes afin de développer d’autre facultés et capacités des enfants pour une meilleure adaptation aux enjeux de la société.

Oui un accompagnement complet en phase diagnostic et prospective a été réalisé par le CEREMA

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Pour aider les enfants à se sentir libres de s’exprimer et à prendre confiance en eux, favoriser les interactions et les coopérations entre enfants, la cour sera équipée de manière à initier les enfants à la culture et aux différentes formes d’art (graphique, plastique, littéraire, vivant…) : scènes, miroirs, supports pour dessiner, zones abritées pour la lecture, etc.

La cour abritera également une œuvre de l’artiste Celine Condorelli : une réinterprétation de » limits to play » particulièrement en lien avec la volonté de favoriser la mixité et l’aspect non genré de l’aménagement.

Le travail se fait dans la plus grande transversalité possible afin des répondre aux besoins actuels en anticipant ceux de demain.

Les partie-prenante sont donc dans l’obligation de se projeter dans un avenir inconnu avec des préoccupations quotidiennes.

Les techniques déployées sont connues indépendamment, leur agrégation fait la qualité du projet qui peut être également vu comme une forme de créativité.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Le projet est le premier d’une longue série qui consiste a redynamiser les cours d’écoles de la ville de Dunkerque par de nouvelles appréhension des espaces ludiques et éducatifs. Il est à ce jour à ce titre une forme de laboratoire sur lequel s’appuie dores et déjà les nouvelles études pour une prochaine réalisation en 2023.

A propos de Solène Martin

Chargée de Mission, Groupe de Travail et Travaux. Étudiante à l’École Urbaine de Sciences Po Paris sur la transition écologique des villes.

A propos de Quentin Guillemot

Animé par les questions climatiques et les autres limites planétaires, Quentin se dirige vers un parcours sur l’aménagement du territoire à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Son expérience dans les milieux associatifs, notamment à la Fresque du Climat, l’aident à mieux saisir les enjeux de la bifurcation écologique. Entre sa Haute-Savoie natale et sa ville de cœur, Rennes, où il a gagné en compétence sur les sujets de la mobilité et de l’agriculture durable, il pose aujourd’hui ses valises à Paris pour déployer les ateliers territoriaux de France Villes et territoires Durables dans tout le territoire. 

A propos de Tara Goodwin

Diplômée d’une Licence de l’INALCO (Langues’O) en langue Hindi et bi-cursus Relations internationales – Humanités environnementales, Tara est actuellement étudiante en alternance du Master 2 Relations Internationales et Action à l’Étranger de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses missions chez France Villes et territoires Durables s’inscrivent dans la lignée de ses expériences à l’UNESCO et au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, contribuant ainsi à son insertion professionnelle dans le domaine de la diplomatie environnementale et de la coopération internationale pour le développement.

A propos d'Isabelana Noguez

Diplômée du Master en Communication Numérique et Analyse de Données à la Sorbonne Nouvelle, Isabelana est une journaliste mexicaine. Elle a travaillé précédemment dans la communication et les relations presse dans le secteur culturel en France et au Mexique. Aujourd’hui, elle s’intéresse aux enjeux écologiques et aux actions et solutions pour préserver l’environnement et la biodiversité.

A propos de Marion Gonzales

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Elle est aujourd’hui responsable de la communication et des affaires internationales de l’association.

A propos de Camille Waintrop-Boyon

Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine.
Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

Voir son profil Linkedin

 

Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

Voir son profil Linkedin 

Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

A propos de Sébastien Maire

Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.
X