Dans le cadre de son partenariat avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), France Villes & territoires Durables a organisé plusieurs journées d’inspiration avec l’appui des Directions départementales des territoires (DDT), réunissant des maires, directeurs généraux des services et chargés de projets venus de différents départements. Ces rencontres ont permis de partager des expériences, de croiser les regards et d’inspirer de nouvelles manières d’agir face aux défis territoriaux contemporains.
Alors que les communes doivent désormais conjuguer réponse aux besoins locaux, amélioration du cadre de vie, sobriété foncière, soutenabilité budgétaire et résilience territoriale, le rôle de l’ANCT est plus que jamais essentiel pour accompagner cette transformation en profondeur.
À l’occasion de la fin de notre convention de partenariat, nous avons échangé avec Dominique Consille, Directrice des programmes Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain à l’ANCT.
1. Depuis le lancement de notre partenariat, nous avons coorganisé plusieurs “journées d’inspiration” avec l’appui des DDT dans différents départements, réunissant de nombreux maires, DGS et chargés de projets Petites Villes de Demain. Selon vous, qu’ont apporté ces temps d’échanges et d’inspiration à la dynamique et à la réussite du programme ?
Le programme Petites villes de demain, lancé en 2020, concerne des communes ayant des fonctions de centralités mais qui ont besoin important de soutien en ingénierie compte tenu de leur taille : la moitié des communes compte moins de 3 500 habitants. Il s’agit pourtant de communes qui jouent un rôle essentiel pour les habitants : ce sont des centres intermédiaires d’équipements et de services où la population peut exercer l’essentiel des activités du quotidien qu’il s’agisse de commerce, de soins ou de services.
L’organisation des journées d’inspiration dans plusieurs départements a permis de renforcer l’animation départementale du programme PVD, en réunissant les chefs de projet, piliers du programmes PVD, les élus et les partenaires autour de la question essentielle de la transition écologique et de l’adaptation au changement climatique.
2. Conjuguer la réponse aux besoins locaux, l’amélioration du cadre de vie des habitants, la sobriété foncière, la soutenabilité budgétaire et la résilience territoriale sont au cœur des politiques mises en œuvre par l’ANCT depuis plusieurs années. Quel bilan en tirez-vous aujourd’hui ?
La fin de l’année 2025 et l’année 2026 correspondent en effet à des phases de bilan et d’évaluation des programmes ACV et PVD puisque nous approchons du terme prévu de la phase 2 d’ACV mais aussi des premières conventions cadres PVD. Il est important de rendre compte du chemin parcouru et des résultats obtenus mais aussi de préparer la suite c’est-à-dire de faire des propositions relatives à la poursuite et aux évolutions possibles de ces deux programmes majeurs portés par l’ANCT.
Concernant le bilan, celui qui vient d’être réalisé par l’ANCT pour PVD montre que ce programme, en moins de 5 ans, a d’ores et déjà réussi à accompagner plus de 30 000 projets dont 65% sont engagées ou terminées. La consommation d’ENAF (espaces naturels agricoles et forestiers) est inférieure dans ces communes à celle des communes de caractéristiques similaires avec un effort important des collectivités pour optimiser leur potentiel foncier en favorisant la rénovation des logements et en réduisant la vacance.
Pour ACV, l’expérimentation territoires pilotes pour la sobriété foncière a permis de nous familiariser avec les notions de foncier invisible : le programme a démontré qu’il était possible d’investir pour mieux répondre aux besoins des habitants tout en inscrivant le projet de territoire dans une démarche qui prenne en compte le changement climatique.
Les objectifs prioritaires en faveur de la transition écologique ont été maintenus tout en agissant pour conforter les fonctions de centralités, la reconstruction de la ville sur la ville et les services apportés aux habitants.
3. L’ANCT est partenaire de la démarche CAP Territoires Durables coordonnée par FVD. Partagez-vous le sentiment que les collectivités disposent aujourd’hui de davantage d’outils pour identifier les enjeux et orienter les investissements de manière plus efficace dans le mandat local à venir ?
Les outils sont désormais nombreux et connus dans la plupart des collectivités et EPCI qui disposent de services pour les aider dans l’élaboration d’un projet de territoire et le pilotage de la stratégie définie par le maire et validée en conseil municipal.
Mais n’oublions pas que parmi nos 34 955 communes, il y a beaucoup de communes rurales qui ne peuvent pas s’appuyer sur des fonctionnaires territoriaux formés et expérimentés en matière de conduite de projet, et les EPCI ne sont pas toujours en capacité d’apporter cette expertise.
C’est la mission essentielle de l’ANCT que d’apporter un soutien en ingénierie aux collectivités, quel que soit leur taille.
Les 900 chefs de projet, financés par l’Etat et ses partenaires (Banque des territoires, ANAH), dans le cadre du programme PVD, ont démontré l’importance de leurs missions aux côtés des élus. Lors de l’évaluation conduite par le Sénat, les maires ont souligné la valeur ajoutée de l’appui en ingénierie apporté par le programme, qui a permis l’élaboration de projets « structurants », « ambitieux », « porteurs de sens pour nos concitoyens », et s’inscrivant dans une stratégie globale et cohérente pour leurs territoires.